Le pitch

La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l’unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d’un profond coma. L’adolescent de 15 ans qu’il était au moment des faits est aujourd’hui un jeune homme de 21 ans.

Désorienté, encore paralysé et souffrant d’amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l’amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d’un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme.

Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s’installe entre eux. Anna n’imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie…

Mon avis

J'ai fait la connaissance de Timothé (sans e final) Le Boucher avec la première volet de son dernier roman graphique, 47 cordes, en 2022 (vous trouverez ma critique sur le site).

J'avais été pleinement convaincu par l'élégance du trait de l'auteur et par l'étrangeté assumée de son récit, mon seul (léger) reproche portant sur la longueur exagérée de l'ouvrage.

Avec Le patient, voici un autre roman graphique très épais, publié en 2019.

Autant 47 cordes jouait sur une ambiance fantastique, autant celui-ci se situe clairement, dès le départ, dans le registre du thriller.

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Des meurtres - un massacre, plutôt -, une coupable, un survivant plongé dans le coma pendant six ans. Des évidences, quoi.

Sauf que, peu à peu, dans l'hôpital où Pierre, le survivant, réapprend peu à peu à vivre, aidé notamment par Anna, une psychologue, des choses se passent et des évidences s'effritent.

Attention : si vous vous lancez dans la lecture de ce petit pavé, prévoyez deux bonnes heures devant vous, car il s'agit d'un vrai Tourne Page, dont vous sortirez difficilement avant d'en avoir découvert la fin (ambiguë, la fin, comme je les aime !).

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A total rebours des illustrations de Timothé Le Boucher, d'une grande beauté graphique - ligne claire et couleurs pastels -, l'atmosphère dans laquelle baigne l'histoire noircit peu à peu, pour pencher progressivement vers l'étrange, le bizarre, le malsain.

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Impossible de vous en dire, plus, sauf à vous spoiler l'intrigue, mais faites moi confiance, les switchs successifs placés au fil des pages, comme autant de mines antipersonnel, risquent de vous cueillir en pleine face.

Un vrai coup de cœur, fond et forme : Timothé Le Boucher (tout juste 35 ans !) confirme qu'il compte déjà dans la génération des auteurs complets qui montent !