Le Montespand
Julliard
Le Montespand
Julliard
Le pitch
Au temps du Roi-Soleil, avoir sa femme dans le lit du monarque était pour les nobles une source de privilèges inépuisable. Le jour où Louis XIV jeta son dévolu sur Mme de Montespan, chacun, à Versailles, félicita le mari de sa bonne fortune.
C'était mal connaître Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan... Gascon fiévreux et passionnément amoureux de son épouse, Louis-Henri prit très mal la chose. Dès qu'il eut connaissance de son infortune, il orna son carrosse de cornes gigantesques et entreprit de mener une guerre impitoyable contre l'homme qui profanait une union si parfaite.
Refusant les honneurs et les prébendes, indifférent aux menaces répétées, aux procès en tous genres, emprisonnements, ruine ou tentatives d'assassinat, il poursuivit de sa haine l'homme le plus puissant de la planète pour tenter de récupérer sa femme..
Mon avis
Depuis quelques années, Jean Teulé est un des chouchous du public français qui accueille chacun de ses ouvrages avec une ferveur sympathique.
Il faut dire que ses apparitions médiatiques sont en général très réussies, ce qui est la moindre des choses pour un ancien de la télévision qui maîtrise parfaitement ses prestations. Un homme qui "sait vendre", sa dernière marotte étant l'histoire revisitée.
Alors, que penser de ce Montespan, qui fit tant parler de lui à sa sortie, en 2008? Eh bien, c'est assez fascinant, car ce roman ressemble aux apparitions télévisées de son auteur.
Tout d'abord, on est conquis par le sujet : raconter l'histoire de ce personnage a priori obscur pour le grand public, mais un vrai personnage de la "petite histoire" de France.
Après, on est charmé par la vista de Jean Teulé, car, indubitablement, il a un style, faute d'avoir du style. Sa prose est enlevée, il a un sens formidable de la formule, c'est un vrai feu d'artifice, on sent qu'il se damnerait pour un bon mot ou une image particulièrement colorée.
Enfin, on rit doucement car, sans aucun doute, il a un vrai sens de l'humour.
Mais tout cela fait long feu, car, passé les cent premières pages, Teulé n'a plus grand-chose à raconter et, peu à peu, tous les défauts ressortent. Tout d'abord, une grande vulgarité, tant dans l'expression que dans le traitement des sujets. C'est souvent gras, scato, sexo, mais sans le charme qui fait passer.
Ensuite, un parti pris violent : vouloir systématiquement déconsidérer l'Histoire en ridiculisant ses acteurs. Le Louis XIV de Teulé est grotesque, à un point inimaginable. C'est violent, injustifié, antipathique.
Dernier point, rédhibitoire : Teulé est fâché avec la langue française et, si le livre a du style, il est paradoxalement très mal écrit. Conclusion : si vous y allez, c'est à vos risques et périls !
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