Le meilleur des mondes
Le meilleur des mondes
Le pitch
632 après Ford : désormais on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. La technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés. La société de ce Meilleur des mondes est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Chacun concourt à l'ordre général, c'est-à-dire travaille, consomme et meurt, sans jamais revendiquer, apprendre ou exulter.
Mais un homme pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce " Sauvage ", qui a lu tout Shakespeare et le cite comme une Bible, peut-il être un danger pour le " monde civilisé " ?
Mon avis
Le meilleur des mondes est probablement le premier roman de SF moderne.
C'est également la première dystopie publiée, près d'une décennie avant Kallocaïne et deux décennies avant 1984.
C'est dire si l'on doit considérer avec un respect considérable le travail d'anticipation d'Aldous Huxley, qui était un auteur puissant, capable de travailler tout autant sur des récits d'imagination que sur de nombreux essais (il fut nommé sept fois pour le prix Nobel de littérature).
Près d'un siècle après sa sortie, Le meilleur des mondes sidère toujours par sa modernité et la qualité d'analyse sociologique et scientifique de l'auteur. Huxley prévoit ainsi de nombreuses avancées technologiques du XX° siècle et, notamment, anticipe de manière troublante sur les développements dans le domaine de la génétique et des risques d'applications eugéniques.
La langue d' Huxley est riche, son discours et ses spéculations sociales, politiques et philosophiques vraiment puissantes; malgré cela, un lecteur moderne lira avec facilité ce récit pourtant profondément pessimiste, tant Huxley, en britannique bien étudié qu'il est, n'oublie jamais de teinter son propos d'ironie et même d'humour.
Un classique incontournable.
Acheter sur Amazon