Le dernier paradis
Grasset / Le livre de poche
Le dernier paradis
Grasset / Le livre de poche
Le pitch
New York, années 1930. Renvoyé parce que juif de l’usine Ford où il travaillait, Jack Beilis retourne habiter chez son père, Solomon, alcoolique et endetté. Sans travail et sans argent, ils ne parviennent pas à payer le loyer au propriétaire, Lukas Kowalski. Un soir, alors que celui-ci débarque avec deux hommes de main, un coup de feu part et Kowalski s’effondre. Persuadé qu’il va être accusé de meurtre, Jack veut fuir le pays. Il s’embarque avec son ami Andrew, militant communiste de la première heure, pour le « paradis des travailleurs ».
Des États-Unis de la Grande Dépression aux steppes enneigées de l’Union soviétique, Antonio Garrido aborde un pan méconnu et captivant de l’histoire de ces deux pays que tout opposait : l’émigration de travailleurs américains plongés dans la misère vers cette terre de la grande promesse qui leur faisait miroiter le « dernier paradis ».
Mon avis
Attiré par la réputation de Le lecteur de cadavres, le précédent roman historique d'Antonio Garrido se déroulant dans la Chine du XIII° siècle, par une couverture sépia graphiquement très réussie, mais aussi par un pitch séduisant, je me suis lancé dans la lecture de cet épais volume avec confiance.
Qui ne révérait pas de découvrir ce pan de l'histoire du XX° siècle totalement tombé dans l'oubli, le récit de ces milliers d'américains partis en exil dans la Russie communiste des années 30 ? Sujet fabuleux !
Sur le papier, tout du moins, car je n'ai pas pu dépasser le tiers du livre.
Paradoxe : j'ai lâché le bouquin avant que l'histoire ne s'installe vraiment en URSS, tant le début est long et poussif !
Rien ne sert de m'étendre sur mon désenchantement, car peut-être est-il lié à mon passé de lecteur, riche et complexe.
Un lecteur moins aguerri prendra peut-être beaucoup de plaisir à suivre cette intrigue que l'on verrait plutôt élaborée pour de jeunes ados...
Si le style de Garrido est agréable, simple, classique, son scénario relève de la complexité d'un livre pour gamins et ses personnages ont l'épaisseur psychologique d'un volume de la bibliothèque verte.
Comment croire un instant à cette intrigue cousue de fil blanc - qui plus est invraisemblable - dont chaque péripétie est annoncée trente pages à l'avance ?
Comment s'intéresser une seconde au destin des personnages principaux, dont ce Jack Beilis dont on n'arrive même pas à s'imaginer le physique tant l'auteur prend peu de peine à l'arrimer dans notre mémoire ?
Fermez le ban !
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