Le crime qui est le tien
Dargaud
Le crime qui est le tien
Dargaud
Le pitch
Australie, Nouvelle-Galles du Sud, 1970. À Dubbo City, la chaleur de la nuit est aussi poisseuse que les souvenirs et les rancoeurs.
Accusé du meurtre de sa femme Lee, une jolie blonde aussi chaude que les nuits urbaines, Greg, condamné à être innocent, revient dans sa ville natale après vingt-sept ans de cavale.
Avant d'être emporté par un cancer, son frère Ikke a balancé son grand secret : c'est lui qui a tué Lee. Mais la vérité n'est pas toujours là où on l'attend…
Mon avis
Une belle équipe... Voilà ce que je me suis dit en découvrant la (belle) couverture de Le crime qui est le tien.
Zidrou, un des scénaristes qui fait feu de tout bois depuis quelques années, à l'aise dans tous les genres (y compris, en 2016, dans une revisite de Spirou); et Philippe Berthet, un as du crayon et de la plume, marqué par la série Pin up.
L'idée de départ est bonne : un polar au fin fond de l'Australie, une plongée (en partie) dans le bush.
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Et, franchement, même si le scénario est très linéaire et assez prévisible, le dessin est absolument splendide (comme toujours avec Berthet) et on prend un plaisir indéniable à suivre l'histoire de ce pauvre garçon qui a passé près de trente ans loin du monde pour échapper à l'injustice, sauf que ce pauvre garçon...
Eh ! oh ! Vous pensez peut-être que je vais vous spoiler l'histoire ? Vous me prenez pour un bleu ? Allez-y voir vous même !
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Sauf que, c'est un plaisir trop bref, et teinté d'un léger malaise.
Trop bref, car avec le parti pris d'un découpage "grandes cases", et avec des dialogues la plupart du temps limités au minimum, l'album se lit en un gros quart d'heure, et c'est frustrant.
Quant au léger malaise, il vient du style de Berthet qui n'est,à mon avis,absolument pas adapté à l'histoire.
L'ambiance, vous l'avez compris, c'est le bush, la chaleur moite, écrasante.
Seulement, Berthet dessine - superbement - toujours de la même manière : de la ligne claire de la plus belle eau, très à plat, avec des couleurs claires et franches.
La moiteur ? La chaleur ? On ne la sent à aucun moment . Et comme cette atmosphère joue un rôle essentiel dans l'histoire, le lecteur n'est "pas dedans".
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D'autre part, Berthet dessine depuis toujours des personnages superbes : les femmes sont magnifiques,à tomber (des pin ups !), les hommes sont superbes, visages carrés, traits nets, dessinés. Il y a un petit quelque chose de Jean Graton (Michel Vaillant) dans cette manière de reproduire un peu toujours ces mâchoires viriles (pour les hommes), ces yeux de biche (pour les femmes).
Et ils ont tous une apparence jeune; tous, entre 25 et, disons, 35 ans maximum.
Problème : les personnages principaux ont ici plus de 50 ans ! Franchement, c'est absolument choquant, et cela participe à ce qu'on y croit pas.
Vous pouvez prendre le pari de découvrir cette histoire du bout du monde, ma perception ne sera peut-être pas la vôtre.
A vous de voir...
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