Le cas Fitzgerald
Jean-Claude Lattès
Le cas Fitzgerald
Jean-Claude Lattès
Le pitch
Bruce Cable possède une librairie réputée à Santa Rosa sur l'île de Camino, en Floride. Bien que son affaire soit prospère, l'argent provient surtout du commerce de livres anciens et d'éditions originales. Peu de gens, toutefois, savent que Cable a parfois recours au marché parallèle dans sa quête d’ouvrages précieux. Lorsque des manuscrits de Francis Scott Fitzgerald sont dérobés à la bibliothèque de l'université de Princeton, Cable est rapidement suspecté par les enquêteurs.
Mercer Mann, jeune romancière en panne d'inspiration, est contactée pour infiltrer le cercle d'amis du libraire. Sa mission : se rapprocher de l’homme et découvrir ses secrets. Mais Mercer va trop en apprendre, et les ennuis vont commencer.
Mon avis
Je ne vais pas revenir ici sur le thème évoqué dans d'autres critiques sur ce site : la perte d'inspiration de John Grisham.
Juste rappeler que, depuis de nombreuses années, le maître du polar juridique sort, chaque année, des romans décevants. Intrigues faibles, rythme médiocre, style dévoyé.
C'est pour cette raison que je me suis jeté à sa sortie, en 2018, sur Le cas Fitzgerald.
En lisant le pitch, je me suis exclamé (intérieurement, c'est une façon de parler) : enfin une tentative de renouvellement de l'inspiration !
Fini les scénarios autour des avocats, des procès, juste un thriller original sur mon sujet préféré : le livre et la bibliophilie.
L'entame de ma lecture m'a comblé : la première partie (50 pages) est juste passionnante, avec le récit, incroyablement rythmé, du vol des manuscrits des grands romans de Francis Scott Fitzgerald. Cela va vite, vingt chapitres ultra-courts, le ressort est tendu.
Après... c'est comme si on repartait dans un autre roman.
Autre lieu, autre rythme, autres personnages.
Et c'est parti pour une partie de pêche aux manuscrits hyper plan-plan, sur plus de trois cents pages.
Grisham se fait plaisir à dérouler la documentation sur l'incroyable marché de la bibliophilie aux Etats-Unis, auquel j'ai eu d'ailleurs énormément de mal à croire, tant les prix évoqués pour les éditions originales des grands auteurs américains semblent parfaitement délirants pour un européen.
Ce n'est pas désagréable, c'est juste incolore, sans le moindre suspens, sans vraies saveurs.
Comme un cocktail sans alcool : cela a la couleur, l'odeur et l'apparence d'un thriller, sauf qu'à sa lecture votre grand-mère risque d'y perdre son dentier en baillant, tant c'est mou du genou.
Vous espérez au moins un twist final ? Désolé, Grisham (ou celui qui écrit sous son nom) n'a pas pris le temps de vous inventer un.
Encore une grosse déception. Quel dommage...
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