Le pitch

D’un côté, Hardy le gros, bon enfant mais autoritaire et colérique ; de l’autre, Laurel le petit, soumis et rêveur mais rusé. Ce couple mal assorti a réussi l’exploit de former un duo mythique du cinéma, muet puis parlant. Plusieurs générations de spectateurs ont ri aux larmes devant leurs chamailleries, leurs gaffes et leurs maladresses.

Mais qui connaît la vraie personnalité de ces inséparables trublions ? Hardy, franc-macon, amateur de courses et de jazz, joueur de golf émérite ; Laurel, épris de sports violents, virtuose de la pêche au gros, coureur de jupons et, derrièrere la caméra, véritable cerveau du couple…

Ce livre constitue une somme unique d’informations sur l’Anglais Arthur Stanley Jefferson, dit Stan Laurel (1890- 1965), et l’Américain Oliver Norvell Hardy (1892-1957), qui se fondirent un jour en une étonnante symbiose, édifiant l’un des plus solides monuments comiques du xxe siècle.

Mon avis

"Enfin une somme sur Laurel et Hardy !", me suis-je exclamé en découvrant cet essai début 2019.

Laurel et Hardy...

Un couple que j'ai depuis longtemps placé au panthéon de mes idoles cinématographiques et dont les court-métrages (plus que les longs) m'ont ravi, depuis ma plus petite enfance jusqu'à ce jour, sans la moindre défaillance.

Un traumatisme, aussi, il y a quelques années, lorsque ma maison a été cambriolée et qu'un malfaiteur cinéphile a eu l'audace d'emporter - entre autres bijoux - le coffret de l'intégrale en 21 DVD du couple mythique.

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Bref, pas de doute, il y a avait de la motivation lorsque j'ai ouvert le recueil de 290 pages.

290 pages ? Ah, non, en fait : sans l'appareil critique, comme on l’appellerait dans la pléiade (textes divers; filmographie et bibliographie à rallonge), on s'arrête pile-poil à la page 200.

Et si l'on retire l'introduction de 30 pages, il ne reste que 85 feuilles (eh bien oui : 2*85 = 170 pages; vous suivez un peu ?).

Et 170 pages qui ont été écrites et  publiées il y a presque un demi-siècle (1975), ce qui n'est mentionné nulle part sur la 4ème de couverture.

170 pages écrites et composées comme une thèse universitaire, où Roland Lacourbe s'exprime à la première personne du pluriel, comme un enseignant ("Nous étudierons dans un premier temps...") et dans un style que n'aurait pas renié mon arrière-grand père.

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Tiens, par exemple : il faut tout de même oser écrire, à propos de Stan Laurel : "Ses astuces ont quelque chose de trop profondément élaboré, semblent découler d'une logique non aristotélicienne (...)" !

Un premier volet consacré à la biographie des deux artistes, sèche et purement factuelle.

Purement professionnelle : pas un mot sur leur vie privée.

Une seconde à l'analyse des mécanismes comiques qui firent le succès du gros et du petit. Démontons la machine, pour en observer les rouages.

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Même si tout ce qu'écrit Roland Lacourbe est vrai, précis, intellectuellement satisfaisant, même si l'on découvre - pour ceux qui ne le savait pas - que Laurel était la "tête" du couple et Hardy un adorable garçon champion de golf, l'ensemble n'en demeure pas moins pour autant sec, sans empathie pour le sujet de son étude (ce qui est un comble lorsqu'on parle de Laurel et Hardy !), désincarné.

Tout ce que je déteste dans l'approche de certains spécialistes français du cinéma.

Grosse déception.

Je retourne à mes DVD (que j'ai finalement racheté en échange d'une fortune en pièces d'or).