Largo Winch – T3 O.P.A. & T4 Business Blues
Dupuis
Largo Winch – T3 O.P.A. & T4 Business Blues
Dupuis
Le pitch
Une véritable guerre secrète pour le pouvoir se déroule dans les coulisses des grands groupes financiers. Une des techniques d'assaut les plus utilisées est l'Offre publique d'achat: un amateur se propose d'acquérir à un prix déterminé toutes les actions disponibles d'un concurrent pour arriver à le contrôler.
Le Groupe W, attaqué par la FENICO, un conglomérat d'entreprises dirigé par Gus Fenimore, un sympathique vieux renard de l'acrobatie financière, réplique par une O.P.A. sur sa société.
Mon avis
Tomes 3 et 4 de la série Largo Winch, O.P.A. et Business Blues forment un diptyque aux histoires indissociables, comme l'étaient celles des deux premiers tomes de la série phare créée par Jean Van Hamme, avec le très grand Philippe Francq au pinceau (c'est une figure de style !).
Après avoir planté (de manière sacrément efficace !) le décor dans les deux albums précédents : Van Hamme a maintenant un vaste terrain de jeu devant lui, oùil va pouvoir s'ébattre et s'amuser un bon moment.
Largo Winch est désormais aux manettes de son empire financier, secondé par un ou deux cadors honnêtes est une foultitude d'iméciles retords et âpres au gain.
A coté de lui : deux vieux copains, qui lui apportent un coup de main pratique pour les scènes d'action.
Juste à côté, plus près, encore plus près, de ravissants mannequins : la moitié tombent amoureuses de lui, l'autre moitié veulent le tuer.
A l'extérieur : des proies et des prédateurs financiers. La plupart sont d'infâmes salauds, certains sont basanés... mais pas que.
Bien,vous allez me dire que je moque du scénariste.
Mais non, pas du tout : Jean Van Hamme met en scène des personnages extrêmement typés et des rebondissements incessants qui ne paraissent caricaturaux que parce que, depuis la sortie de ces albums, le cinéma américain n'a pas arrêté de copier son style !
Mais je peux vous dire que l'ensemble est toujours aussi efficace : vous avez affaire à un vrai spécimen de Tourne Page !
Ce diptyque est beaucoup plus statique (un peu trop), car Van Hamme s'est attaqué à un sujet financier, dont il présente les mécanismes financiers avec force détails (et pas mal de réalisme, je peux le confirmer).
Il est ici dans la tradition créée par Paul-Loup Sullizer (et sa plume Loup Durand, aujourd'hui largement sous estimés et oubliés) du thriller financier.
On ne va pas dans la finesse, mais ce type d'histoire bourrée de switchs est assez réjouissante.
Cependant, cela ne resterait que de l'excellent polar plein de milliards de dollars s'il n'y avait pas les formidables graphismes de Philippe Francq, dont on ne parle pas assez.
Aussi à l'aise pour dessiner des plans de New York à tomber à la renverse que de magnifiques donzelles aussi peu vêtues que vite dévêtues, soulignés par une mise en couleur très contrastée (bim, bam, boum, les couleurs !) vraiment sympathique, Francq nous en met plein les mirettes.
*
De l'action, de l'amour et de l'amitié, et une histoire suffisamment compliquée pour que le lecteur le plus exigeant n'ait pas l'impression de voir ses neurones fuirent à toutes jambes (ah, non, pardon : les neurones ont des pattes...) : que demande le peuple !
NB : toutes plaisanteries mises à part, je peux vous révéler tout de même que dans ces deux albums, Largo Winch va tomber éperdument amoureux. Je ne vous en dirais pas plus...
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