L’arbre à pain
10/18
L’arbre à pain
10/18
Le pitch
Chronique d’une famille polynésienne des quartiers populaires de Tahiti, L’Arbre à pain nous plonge dans le quotidien de Materena, mère de trois enfants et femme de ménage professionnelle, au franc-parler « local » et aux rêves simples.
Dans ce premier volet de la trilogie, la succession des récits, authentiques et tendrement drôles, est cousue de fil blanc... celui de la robe de mariée de Materena qui rêve d’une bague au doigt et d’un certificat de mariage encadré au mur. Son tāne, Pito, en mâle primaire, entre bière et copains, ne veut rien entendre et résiste. Au risque de se voir réclamer à tout moment de rentrer chez sa mère...
Un roman truculent, délicieux de vérité et d’émotion, qui décrit l’art de vivre au fenua et l’amour à la tahitienne dans un style vif et plein d’humour.
Mon avis
Charmante couverture pour ce premier volume de la trilogie des Chroniques de Tahiti, écrites par Célestine Hitiura Vaite !
Avec un patronyme pareil, difficile de ne pas deviner que l'auteure est originaire de Polynésie et que le contenu de ce charmant feel good book vient en grande partie de ses souvenirs...
Publié par l'éditeur local Aux vents des îles éditions, ces chroniques s'attachent à décrire au quotidien la vie de Materena, une polynésienne terriblement attachante flanquée d'un compagnon (père de ses trois enfants) encore plus immature que sa progéniture.
Succession de courts chapitres bourrés de dialogues (les autochtones semblent, selon la démonstration de l'auteure, terriblement bavards !), L'arbre à pain parvient à restituer de manière saisissante l'ambiance de ces îles lointaines et la mentalité de ses habitants.
Célestine Hitiura Vaite parsème avec bonheur ses dialogues de mot et d'expressions en langue tahitienne (il y a un lexique à la fin du livre) qui résonnent avec bonheur aux oreilles des français de métropole que nous sommes.
L'ensemble est parcouru par la fraîcheur du vent des îles et un humour optimiste qui laisse un sourire permanent sur les lèvres du lecteur.
Pourtant, le fond de l'histoire n'est, en fait, pas si drôle que ça : les principaux personnages ont des métiers difficiles, mal payés, ils sont très pauvres, peu éduqués, et un alcoolisme endémique ravage la population masculine.
C'est toute la limite de ce récit : à trop vouloir faire léger, Célestine Hitiura Vaite passe (volontairement je pense) à côté de tout aspect réaliste.
On peut s'étonner parfois de la manière dont elle présente (avec affection, mais aussi une impression de condescendance involontaire, pour le coup) son héroïne et ceux qui l'entourent, dont la naïveté et l'immaturité laissent pantois.
C'est là le moindre défaut de L'arbre à pain, un récit ensoleillé à lire... les pieds dans le sable, bien entendu !
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