Le pitch

Dans ce nouveau tome de L'Arabe du futur , Riad a 14 ans, ses cheveux blonds ont disparu, et il a un physique difficile.

À la fin du tome précédent, son père s'est enfui en Syrie avec son plus jeune frère, Fadi. Tandis que sa mère utilise tous les recours légaux pour récupérer son fils, Riad poursuit son exploration de cet âge pénible qu'est l'adolescence et se réfugie dans le paranormal. Il devient copain avec les exclus de sa classe, qui lui font lire Lovecraft, et rencontre Anaïck, la femme de sa vie.

Grâce au dessin, il arrive à se faire – un peu – respecter. Mais il a du mal à trouver sa place, partagé entre l'envie d'être comme les autres et sa mauvaise conscience venue de Syrie, qui se rappelle à lui à travers les voix de son père et de ses cousins...

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Mon avis

Après le succès phénoménal des quatre premiers volets de la série (plusieurs centaines de milliers d'exemplaires vendus !), voici le cinquième (et avant-dernier) tome d'un époustouflant roman graphique.

Il s'agit de l'autobiographie de Riad Sattouf, auteur, illustrateur, réalisateur, connu notamment pour sa BD Pascal Brutal. Il tient désormais également une page hebdomadaire dans l'Obs (pages publiées sous le titre Les cahiers d'Esther).

Vous n'avez pas lu les quatre premiers tomes ? Commencez par aller jeter un coup d’œil sur mes critiques, en commençant par là.

Lorsque débute ce cinquième volume, Riad, désormais jeune ado, tente de digérer avec sa mère et le reste de sa famille bretonne le traumatisme total survenu à la fin du tome précédent, le départ totalement imprévu de son père en Syrie. Une fuite dramatique, car ce père indigne, phagocyté par l'islamisme radical. a emmené avec lui Fadi, son petit frère...

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Désormais, le sous-titre de la série (Une vie au Moyen-Orient) ne se justifie plus du tout, car tout se déroule en France.

Le ton un peu acide du tome précédent est toujours là, car la mère de Riad est désormais plongée dans une profonde dépression, et la vie quotidienne de Riad est rien moins que pas drôle du tout, entre cette mère déprimée et ses grands-parents, heureusement présents pour les épauler.

L'essentiel de l'album tourne autour du passage progressif de l'auteur à l'âge adulte, avec toutes les difficultés d'intégration avec les autres ados du collège, et les relations pour le moins hésitantes avec la gent féminine.

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Impossible de ne pas penser sans cesse aux autres récits de Sattouf sur la vie scolaire et les problèmes de cet âge pivot, que ce soit la Vie secrète des jeunes, Retour au Collège, et surtout la série parallèle des Cahiers d’Esther, puisque les deux héros de Sattouf ont désormais le même âge. Un garçon, une fille...

Riad Sattouf à un talent de narrateur vraiment dingue : on ne décolle pas le nez du récit avant la fin, alors même qu'il s'agit d'une "simple chronique" de la vie d'un adolescent... C'est souvent drôle, mais il y a aussi de l'acidité, et beaucoup de réalisme dans cette description d'un mauvais divorce.

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Quant aux graphismes, rien à dire : Sattouf est fidèle à lui-même, avec cette mise en couleur la plupart du temps monocolore, des pages entièrement bleu et blanc, ou rouge et blanc.

Il n'y aura qu'un sixième tome à se mettre sous la dent, sans doute dans deux ans. On regrette déjà par anticipation cette fin prochaine, comme lorsqu'on visionne l'avant-dernière saison d'une excellente série sur Netflix ou OCS.

Indispensable.