L’amour de l’art
Dargaud
L’amour de l’art
Dargaud
Le pitch
« Qu'est-ce que l'art ? » La question, de l'aveu même de la maîtresse, n'est pas facile... Mais il en faudrait plus pour réduire Pico Bogue au silence ; en quelques secondes il improvise : « L'art, c'est le contraire d'une définition. Dans "définition", il y a "fini". Du coup, ça limite. Mais l'art, au contraire, ça ouvre les yeux, les oreilles, les poumons, l'esprit. Ça ouvre au monde, à la nature, à la vie. »
Hum... bref, « pour la fête de l'école, chaque élève exposera une oeuvre qu'il aura créée lui-même. » Pico, Ana Ana et leurs amis vont, à leur habitude, prendre les choses très au sérieux, leur but est simple : devenir des artistes avant la fin du mois. Chiche ?
Pico Bogue fête ses 10 ans avec son 10ème album !
Un duo d'auteurs atypiques réalise une bande dessinée tout public autour du quotidien d'un petit garçon et sa famille, entre interrogations sur le sens de la vie et franche rigolade
Mon avis
Comme le signale fort opportunément l'éditeur, L'amour de l'art est le 10ème album des aventures du petit Pico Bogue, né en 2008.
Et alors ? Dix ans plus tard, qu'est devenu Pico Bogue ?
Découpées en séquences d'une page ou une demi-page, les historiettes mettant en scène ce petit garçon roux aux cheveux ébouriffés (dont le propos adulte décalé fonctionne un peu comme un Calvin au petit pied) n'ont, en une décennie, pas bougées d'un poil sur le plan graphique.
*
*
Les dessins mises en couleur à l'aquarelle d'Alexis Dormal sont toujours ravissants : légèreté, finesse, précision. Un enchantement pour l’œil.
Par contre, grosse déception sur le fond : passées les trois premières planches, Dominique Roques (la mère d'Alexis Dormal !) s'est, pour cet anniversaire, carrément fourvoyée.
*
*
Un album consacré à l'art, pourquoi pas, mais de cette façon ?
L'auteure met dans la bouche de ses jeunes héros de profondes et vaseuses déclarations sur l'art que jamais, jamais, un enfant (même surdoué !) ne pourrait imaginer, espérant jouer, comme d'habitude, du décalage entre des propos d'adultes et ses corps d'enfant.
*
*
Sauf que cela ne fonctionne pas du tout.
C'est pompeux, artificiel. Raté, quoi.
Mais où sont passés les messages d'amour sur la vie, la famille des albums précédents ? Cette fraîcheur positive qui coïncidait parfaitement avec le trait d'Alexis Dormal ?
Seules les dernières planches, sur la musique, réconcilient un instant le lecteur avec le rouquin chevelu.
Désolé, on n'a pas payé (12 €, c'est cher pour un album de ce type, de surcroît !) pour ingurgiter cette glose germanopratine.
Une déception à la mesure de l'attachement que j'avais jusqu'alors pour la série qui est peut-être, en fait, arrivée au bout de ses intentions initiales.
Acheter sur Amazon