La veuve
10/18
La veuve
10/18
Le pitch
A 19 ans, Mary Boulton est une fugitive : elle vient de tuer son mari. Dans sa cavale fiévreuse, la silhouette frêle et sombre n'a qu'une légère avance sur ses poursuivants, deux géants roux assoiffés de vengeance, ses beaux-frères. En ce début de XXe siècle, au cœur de la nature indomptée des Rocheuses de l'Alberta, "la veuve", à la lisière de la folie, devra apprendre à survivre. Et à se découvrir...
Un western au féminin, épique, poétique.
Mon avis
Séduit par une très jolie couverture (édition 10/18), un titre et un pitch intriguant, je me suis laissé tenter par ce premier roman d'une auteure inconnue (normal, remarquez, si c'est son premier roman...).
Après un nombre d'heures de lecture un peu trop élevé, j'en suis sorti moyennement heureux, assez frustré à vrai dire.
Si je parle d'une lecture trop longue, c'est du au fait que, d'une part, le roman manque de densité et de contenu narratif et, d'autre part, je dois bien avouer n'avoir pas été aspiré par l'histoire comme je l'espérais.
D'où le syndrome de l'"anti Tourne Page", qui consiste à lire un roman, non pas d'une traite, mais par petites tranches maigrelettes.
Pourtant, l'idée de départ est bonne, le développement - une femme perdue au sein de la nature sauvage (les Rocheuses...) au début du siècle précédent se bat pour survivre - plutôt bien tenu, et la dernière partie de l'histoire assez rythmée.
Mais Gil Adamson a commis plusieurs erreurs de débutante (normal, c'est son premier roman, remember !).
La principale vient du fait qu'elle a choisi d'"anonymiser" son héroïne du début jusqu'à la fin du roman. Explication : tout au long de sa narration, elle ne nomme jamais Mary Bolton, utilisant sans cesse la locution La veuve pour la désigner.
Imaginez : 400 pages de roman et plusieurs centaines de fois l'expression "La veuve" utilisé dans le récit ! Procédé insupportable et déshumanisant (quel choix bizarre ?!), car jamais l'auteure ne donne au lecteur une chance d'éprouver de l'empathie pour cette pauvre fille, qui en a pourtant subi des vertes et des pas mûres !
La seconde erreur est de ne pas avoir su gérer un minimum de suspens tout au long du récit.
400 pages ? OK, on sait donc dès le départ que l'héroïne va survivre à tous les chausse-trappes qui vont se présenter sous ses pas et, pas un instant, on ne tremble pour elle.
Vous l'avez compris : je me suis un peu ennuyé pendant les deux premiers tiers du récit; pas assez de rythme, pas vraiment de suspens, et une héroïne anonyme inoxydable.
Cependant, que toutes ces considérations peut-être un peu sévères ne vous rebutent pas complètement, car La veuve n'est pas pour autant, paradoxalement, un mauvais bouquin.
En effet, Gil Adamson a su, sur la durée, montrer longuement et avec force détails ce qu'était la vie des trappeurs, mineurs, chercheurs d'or et autres petits métiers au milieu de la nature hostile. Elle aurait du en faire le centre du récit.
Cet aspect du roman vaut sans doute la peine qu'un lecteur s'y attarde.
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