La vérité avant-dernière
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La vérité avant-dernière
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Le pitch
Depuis quinze ans ils attendent. Dans leurs abris souterrains. Prisonniers mais aussi protégés des gaz mortels et des radiations qui ont en vahi la planète en guerre. Et pour cette guerre, ils fabriquent des sol dats-robots, à la chaîne.
Rituellement, sur leurs écrans de télévision, apparaît le Grand Protecteur. De sa forteresse au cœur des Rocheuses, il les informe de l'évolution du conflit qui fait rage entre la Dém-Ouest et la Pacif-Pop.
Informations étranges, partielles, contradictoires, pense Nicolas Saint-James, le chef d'un des plus vastes abris. Alors, au péril de sa vie, Saint-James va se frayer un chemin jusqu'à la surface de la terre.
Pour découvrir une vérité monstrueuse, insoutenable...
Mon avis
Je ne vais pas vous "vendre" Philip K. Dick, un des cinq auteurs majeurs de l'histoire de la littérature de SF (non, je ne donnerai pas les noms des autres !).
Sachez simplement que la lecture de cet auteur, passé maître dans la projection paranoïaque des données de son époque de maturité (les années 50 et 60) dans des avenirs cauchemardesques, est indispensable à tout amateur du genre.
Tout en haut de son oeuvre : ses nouvelles, dont les innombrables idées ont permis de réaliser depuis près d'un demi-siècle une quantité industrielle de grands films.
Juste derrière, une bonne demi-douzaine d'excellents romans.
La vérité avant-dernière en fait partie.
Autant vous prévenir tout de suite : ce roman est une dystopie terrifiante !
Rarement un auteur spéculatif sera parvenu à imaginer un futur aussi pervers, où le "peuple", la plèbe, est assujetti à une existence dramatiquement étriquée, par la faute d'une élite de quelques puissants aussi pervers qu'égocentriques. Je n'en dirais pas plus, afin de ne pas vous spoiler le début du roman...
Mais au delà de la dystopie, c'est le thème de la manipulation des informations par le pouvoir qui rend le roman exceptionnel.
Grâce à la paranoïa (réelle, maladive) de Philip K. Dick, le lecteur de 1964 (date de la sortir du roman) aura pu toucher du doigt avec 50 ans d'avance la notion de fake news, dans toute sa splendeur, telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui par toutes les dictatures de la planète.
Staline avec ses photos retouchées pour manipuler l'histoire, à côté de Dick ? Un tout petit joueur !
Un roman dramatiquement d'actualité.
NB : les aspects technologiques du récit, abondants et stratégiques, sont forcement un brin datés, notamment lorsqu'on aborde l'informatique; mais, avec le recul, on ne peut qu'être impressionné par la capacité de Dick à projeter les connaissances de son époque pour imaginer les outils futurs.
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