Le pitch

Enfin le grand retour de Lucky Luke ! Dans La Terre Promise, Jul et Achdé ont assigné une mission rocambolesque à l'éternel justicier.

Lucky Luke doit escorter toute une famille de juifs d'Europe de l'Est à peine débarqués du bateau à Saint Louis jusqu'aux confins de l'Ouest sauvage !

Avec un grand-père religieux obsédé du shabbat, une mamma décidée à gaver Lucky Luke de carpe farcie, une jeune fille prude qui cherche le mari idéal (avocat ou médecin, mais bon, cow-boy ça va aussi), et un gamin turbulent plus intéressé par le Far-West que par sa Bar Mitsvah, le voyage promet d'être long.

Mon avis

Lucky Luke a 70 ans. Impossible de l'ignorer, n'est-ce pas ? Les français ont été littéralement noyé en cette rentrée 2016 sous les déclinaisons multiples de la campagne publicitaire conçue à cette occasion.

Mais, l'occasion véritable n'était-elle pas la sortie de l'album dont je parle aujourd'hui ? Mmmm...

Que je soupçonne l'éditeur de se focaliser officiellement sur l'hommage à Morris, le père de Lucky Luke, le vrai (Goscinny étant la mère,si vous me permettez ce saut signifiant !) pour mieux vendre un nouvel album, est-ce outrageant ? Oui ? Eh bien tant pis : j'outrage.

Mais pour la peine, je vous offre la toute première planche de Lucky Luke, parue dans l'Almanach Spirou 1947 (il fallait donc être né avant la seconde guerre mondiale pour la déchiffrer...)

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Alors, ce nouvel épisode ? Avec de nouveaux auteurs ? Encore de nouveaux auteurs, me direz-vous ?

Vous avez raison, cela a drôlement défilé, ces dernières années.

Du bon (Benacquista ou Pennac, tout de même !) ou et du carrément pas terrible (pas de noms, soyons charitable).

Je vais être franc et direct avec vous : ne croyez-pas ce que vous pouvez lire, à droite et à gauche dans la presse (ce dernier membre de phrase ne contient aucune connotation politique, rassurez-vous !) : cet album n'est pas bon.

Il n'est pas franchement mauvais non plus, il n'est simplement vraiment pas bon.

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Partir sur une série de gags sur la communauté juive, pourquoi pas, cela pouvait mettre une bonne idée de départ.

Encore aurait-il fallu les placer sur la colonne vertébrale d'un véritable scénario or, de scénario, il n'y en a point.

Et d'action, pas plus (un comble : une histoire de Luky Luke, cela doit être trépidant !)

Malheureusement, la quasi totalité des blagues est aussi éculée que celles de l'almanach Vermot, j'ai même rougi en lisant certaines d'entre elles en me disant "oh non, ils n'ont pas osé ?!".

 Les nombreuses références à l'actualité ne sont pas drôles.

C'est lourd, lent, tout le contraire de l'humour spirituel de Goscinny qui sortait des vannes si vite que lorsque vous aviez fini d'en lire une, l'autre était déjà en train de vous faire rire.

Enfin, je ne sais pas si c'est un problème de reprographie, mais j'ai trouvé la qualité des planches largement en dessous de la moyenne (encrage, couleurs).

Mon conseil : allez donc découvrir l'album-hommage L'homme qui tua Lucky Luke, sorti chez Dargaud il y a peu; ou bien vous offrir un des vieux classiques de Lucky Luke qui manquent à votre bibliothèque.

Les rivaux de Painful Guch, par exemple, ou Les collines noires.

C'est un bien meilleur investissement.