La reine Victoria
Gallimard / Folio
La reine Victoria
Gallimard / Folio
Le pitch
'Nous, les femmes, si nous voulons être bonnes, féminines, aimables, et vivre une vie familiale, nous ne sommes pas faites pour régner ; à tout le moins, ce sont elles qui s’infligent à elles-mêmes le travail que cela nécessite.'
Surprenante conception émise par celle qui a régné pendant plus de soixante-trois ans sur la Grande-Bretagne et son empire, et qui a donné son nom à son époque : l’'ère victorienne'. Industrialisation, urbanisation, progrès technologique, enracinement du parlementarisme, naissance des grands partis politiques, expansion coloniale, Victoria (1819-1901) fait accéder la Grande-Bretagne à la première place mondiale. Ce livre combine l’analyse des vies privée et publique de cette reine à la personnalité plus complexe que ce que l’histoire en a retenu. Tour à tour jeune souveraine, épouse aimante, veuve inconsolable, libérale puis conservatrice, icône impériale pour ses Jubilés d’or et de diamant, elle a largement contribué à façonner la monarchie britannique contemporaine.
Mon avis
Cette bonne vieille Victoria (vous permettez que je l'appelle Victoria ?) !
Icône absolue de la royauté britannique, reine de l'empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais, impératrice des Indes, 63 ans de règne, couvrant la majeure partie du XIX° siècle : 120 ans après sa mort, sa figure altière et sa silhouette enveloppée dominent encore l'iconographie historique de ces derniers siècles, au même titre que Louis XIV, son pendant français.
Sauf que la reine Victoria n'avait pas les mêmes pouvoirs - absolus ! - du roi soleil. C'est donc avec d'autres cartes qu'elle dû marquer sa très, très longue époque.
Une personnalité très affirmée, dès sa prise de pouvoir, un caractère de cochon qui lui permettait d'influer sur la politique britannique alors qu'elle n'était pas censé le faire, une absence totale d'a priori sur l'existence de castes sociales (à rebours de toute l'aristocratie anglaise !), Victoria était une whig affirmée (c'est à dire une libérale, une position politique que l'on qualifierait aujourd'hui de centre gauche). Incroyable, non ?
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Victoria, alors jeune et jolie
C'est tout cela que nous raconte Philippe Chassaigne dans une biographie claire, synthétique et sans doute un peu trop courte pour couvrir tout le spectre de la longue vie de Victoria.
Chassaigne est un universitaire, cela se sent : style précis, analyse directe, sans périphrase; et - c'est la contrepartie -, une narration qui manque clairement d'ampleur et au pouvoir d'évocation très limité.
Heureusement, il parvient cependant très bien mettre en avant ce qui rend le personnage de Victoria unique et, ma foi, plutôt attachante et sympathique : sa grande histoire d'amour avec Albert, son mari, mort brutalement et prématurément alors qu'ils avaient conçu ensemble neuf enfants.
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Victoria et Albert
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Après dix ans de deuil absolu, elle vivra encore une trentaine d'années, sans jamais se remettra complètement de cette disparition.
Victoria, la reine amoureuse. Rien que pour cela, sa vie mérite d'être (re)découverte.
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