La pitié dangereuse

ou l'impatience du coeur

Stefan Zweig

Grasset

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Le pitch

En 1913, dans une petite ville de garnison autrichienne, Anton Hofmiller, jeune officier de cavalerie, est invité dans le château du riche Kekesfalva. Au cours de la soirée, il invite la fille de son hôte à danser, ignorant qu'elle est paralysée.

Désireux de réparer sa maladresse, Anton accumule les faux pas qu'il attribue à ce que Stefan Zweig appelle l'"impatience du coeur".

Mon avis

Il s'agit du seul vrai roman de Zweig, écrit à la fin de sa vie.

Au risque de me faire lyncher, je vous dirais : lisez Zweig, tout Zweig, mais gardez celui-ci pour la fin, s'il vous reste du temps, car c'est à mon avis sans doute ce qu'il a écrit de plus dispensable !

Le style et la finesse d'analyse psychologique incomparables de l'auteur sont là, inchangés : Zweig est un des auteurs majeurs de la première partie du XX° siècle. Mais - et le titre du roman est le reflet parfait de ce problème - les ressorts dramatiques paraissent aujourd'hui complètement désuets.

Comme le traitement de l'histoire, qui est d'un classicisme absolu dans sa première partie, devient de plus en plus mièvre au fur et à mesure que le drame se noue, le récit perd peu à peu de son intensité ; on penche alors beaucoup plus vers le XIX° que vers le XX°, et pas toujours pour le meilleur.

Enfin, c'est long, très long. Trop précieux, trop éloigné de la réalité, la peinture au style trop violemment romantique d'une époque révolue.

Grosse déception et, je me répète, n'entamez pas l'oeuvre de Zweig par ce roman, le reste de son oeuvre est incomparablement supérieur.

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