La machine à explorer le temps
Folio SF
La machine à explorer le temps
Folio SF
Le pitch
La Terre en l'an 802.701 avait pourtant toutes les apparences d'un paradis. Les apparences seulement. Car derrière ces jardins magnifiques, ces bosquets somptueux, cet éternel été où les hommes devenus oisifs n'ont à se préoccuper de rien, se cache un horrible secret.
Ainsi témoigne l'explorateur du temps face à des auditeurs incrédules. Depuis la conception de son incroyable machine jusqu'à son voyage au bout de l'Histoire, là où l'humanité s'est scindée en deux. D'un côté les Éloïms, qui vivent en surface, petits êtres gracieux, doux et décérébrés. De l'autre les terribles Morlocks qui ont fui la lumière pour s'enterrer dans un gigantesque et inhospitalier monde souterrain. Un monde où l'Explorateur du Temps devra s'aventurer s'il souhaite répondre à ses questions, et surtout revenir à son époque.
Mon avis
Un des chefs-d'œuvre fondateur de la science-fiction, La machine à explorer le temps, premier et très court roman de Wells, ouvre d'un seul coup tout un pan de possibles.
C'est bien le génie de Wells qui lui permet d'imaginer que le temps est - d'une certaine façon - une quatrième dimension de notre univers.
Et c'est bien ce même génie qui lui permet de s'affranchir d'une exploitation médiocre du concept (après tout, il aurait pu situer son roman dans 50 ou 100 ans pour imaginer une évolution courte et limitée de l'humanité) et de se projeter, carrément, dans un futur si lointain que sa description en devient métaphorique.
Cette manière de s'affranchir dans son récit de tout lien avec la civilisation dont il fait partie, permet à l'auteur anglais de développer une parabole puissante sur cette société "dont il ne parle pourtant apparemment pas".
Critique du capitalisme libéral, support de l'ère victorienne et de l'empire britannique triomphant, La machine à explorer le temps contient une charge critique qui, d'une certaine façon, me parait parfois plus subtile et pertinente que Le capital, l'oeuvre de Karl Marx dont la publication de la dernière partie est intervenue juste un an plus tôt (1894).
C'est aussi, pour ceux qui préfèrent rester en surface (c'est le cas de la dire !), un formidable roman d'aventure, que n'aurait pas renié Jules Verne. Indispensable.
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