La lumière de Bornéo
Dupuis
La lumière de Bornéo
Dupuis
Le pitch
Spirou n'est plus journaliste ! Après avoir refusé de modifier un article un peu trop critique sur un barrage hydroélectrique en pleine jungle palombienne financé par un gros annonceur du journal, Spirou claque la porte du Moustique. Désoeuvré, il décide de prendre le temps de vivre et de rattraper le temps perdu, notamment en se mettant à la peinture et au jardinage. Mais d'étranges événements vont l'empêcher de réaliser ses envies.
Il y a d'abord la nature qui semble devenue folle et des champignons "qui n'existent pas" qui provoquent une véritable marée noire végétale, au grand désarroi de Pacôme.
Il y a ensuite ces mystérieuses toiles révolutionnaires d'un auteur anonyme qui arrivent à la galerie Bernard et pour lesquelles le cheik Ibn-Mah-Zout est prêt à payer des fortunes. Et Fantasio qui est chargé par son journal de trouver l'artiste génial, créateur de ce nouveau courant pictural appelé "le zooïsme.
Il y a enfin Noé, ce dompteur extraordinaire qu'on avait découvert dans Bravo, les Brothers qui est de retour en ville avec toute sa ménagerie et une gamine... qui n'est autre que sa propre fille, une adolescente ballottée depuis toujours et qui débarque de son Canada natal. Et que Noé va confier à Spirou !
Mon avis
Spirou, pour tout ceux qui s'intéresse à la BD belge, c'est un des trois grands, avec Astérix et Tintin.
Spirou, c'est le fils de tous ses dessinateurs qui l'ont fait évoluer, au fil des années : Rob-Vel, Jijé, Franquin - le maître !-, Fournier, Tome et Janry, et j'en passe (pas forcément des meilleurs...). 55 albums au compteur, et toujours le succès...
Mais Spirou, c'est aussi, depuis 2006, sous le titre Le Spirou de…, une nouvelle série "à part" qui permet à des auteurs différents d’un tome à l’autre de s'exprimer sur une histoire, avec une vision personnelle et en décalage avec celle de la série originelle.
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Un tome par an, un format plus grand (24*32), une édition plus luxueuse (et plus chère), une histoire plus longue (ici, 90 planches, ce qui correspond exactement à deux albums "classiques").
Et quelques albums formidables (dont je parlerais par ailleurs) car le concept est très malin : les auteurs sont autorisés à s'affranchir complètement du cadre graphique et scénaristique de l'original;alors, ils se lâchent...
La lumière de Bornéo, l'oeuvre de Frank Pé (au dessin) et Zidrou (au scénario) est le dixième volume de la série, et c'est incontestablement un des plus réussis de la série. Regardez, déjà, le visage intéressant donné à Spirou :
Un jeune homme malin, plutôt sexy - il y a d'ailleurs une fille, une vraie, dans l'histoire !- et un brin plus réaliste (mais pas trop) que l'original.
Jean Pé est parvenu à garder les personnages de la série (vous retrouverez même dans un rôle Noé, le dresseur magicien des animaux de Bravo les brothers), en les "décalant" juste un peu sur le plan graphique et psychologique.
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Après, il y a un scénario sympa, mêlant une intrigue pour les enfants et les adolescents, avec une critique du monde de l'art pour les adultes, saupoudrée d'une bonne dose d'humour teintée d'énormément de tendresse.
Enfin, il y a de magnifiques planches. Que dis-je ? Splendides !
Avec des échappées vers la peinture, d'autres vers la nature... Jean Pé adore dessiner les animaux, et cela se voit.
Jetez un oeil : vous n'hésiterez pas un instant !
A offrir à tous les amateurs de BD belge, pour leur montrer à quel point elle est toujours vivante !
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