La ligue des gentlemen extraordinaires
Panini comics
La ligue des gentlemen extraordinaires
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Le pitch
Londres, 1898. L'ère victorienne vit ses dernières années, le XXe siècle se profile. À cette époque de grands bouleversements, les champions sont plus que jamais nécessaires.
Allan Quatermain, Mina Murray, le capitaine Nemo, le Dr Henry Jekyll, Edward Hyde et Hawley Griffin forment la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
Ces justiciers sont les seuls à pouvoir contrer la menace mortelle qui pèse sur Londres, la Grande-Bretagne et la planète entière !
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Mon avis
Alan Moore : y-a-t 'il vraiment besoin de le présenter ? Oui ?
Alors en version express : scénariste prodige, il est sans doute celui qui a fait basculer l'écriture des comics dans l'âge adulte.
Avec plusieurs chefs-d'œuvre à son actif - The Watchmen, V comme Vendetta, The killing joke, From hell - il plonge le lecteur dans des futurs utopiques ou distopiques qui font généralement froid dans le dos.
Il aime aussi à se frotter au fantastique, La ligue des gentlemen extraordinaires en est le meilleur exemple.
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Le point de départ de La ligue est une idée tout simplement géniale : imaginer une uchronie où le Londres victorien affronte les forces du mal (méchants humains ou extraterrestres) avec l'aide d'une équipe composée de (quasi) tous les héros des romans fantastiques de l'époque !
Croisant des personnages mythiques comme L'homme invisible, Dr Jekyll & Mister Hyde, Allan Quatermain, le capitaine Nemo ou (seul personnage féminin) Mina Murray (héroïne de Dracula) avec les univers fantasmagoriques des grands précurseurs du roman d'aventure moderne (H.G. Wells, R.L. Stevenson, Jules Verne...), il parvient à mener ses lecteurs par le bout du nez d'un bout à l'autre de son histoire.
Dans cette intégrale des premières histoires de La ligue, sur 250 planches, favorisé par un découpage à la Watchmen, l'action est omniprésente : ça pète, ça tangue, les combats titanesques se multiplient, les héros (bons ou mauvais) meurent (eh oui !). Les dialogues sont très nombreux, serrés et acérés.
Bref : c'est un Tourne Page d'élite, où je ne m'y connais plus !
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Reste le sujet, toujours délicat chez Alan Moore, de l'illustration graphique.
Comme j'ai pu le dire par ailleurs sur ce site, il ne choisit malheureusement pas toujours les graphistes les plus élégants. Avec La ligue des gentlemen extraordinaires et Kevin O'Neill, ça passe et ça casse à la fois.
Explication : O'Neill possède un style incroyablement personnel, immédiatement reconnaissable, qui privilégie systématiquement des visages et des corps tout en angles, parfois presque carrés ou rectangulaires.
C'est très bizarre, parfois franchement laid.
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Par contre, heureusement, sa patte graphique change complètement pour les décors et O'Neill délivre, dans cette longue série où quasiment tout se déroule dans un Londres steampunk, des vignettes splendides d'étrangeté.
Comme la mise en couleurs de Geneviève Coulomb est ahurissante de contrastes magnifiques, on finit par se laisser emballer.
Histoire étrange, explosive, illustrations hors du temps : voilà un des tops du comics anglo-saxons, ou je ne m'y connais pas !
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