La famille

Naomi Krupitsky

Folio

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Le pitch

"Elles savent que la Famille, c'est tout." Brooklyn, années 1930. Sofia et Antonia, voisines et amies inséparables, sont liées par un point commun singulier : leurs pères travaillent pour Tommy Fianzo, parrain de la mafia locale. En regardant chaque jour leurs mères subir une vie faite d'inquiétude et d'obéissance muette, les fillettes se jurent de ne jamais épouser d'hommes oeuvrant pour la Famille.

Quand il arrive malheur au père d'Antonia, leur amitié se fragilise et leurs rêves commencent à diverger : l'une voudrait faire des études quand l'autre préfère les frivolités. Mais quels chemins prendront les deux amies lorsqu'une fois adultes elles devront choisir qui devenir ? Femme, épouse, mère, veuve ? Victime ou complice ?

Premier roman envoûtant, La Famille est une magnifique histoire d'amitié féminine et une exploration fascinante de la mafia new-yorkaise.

Mon avis

La belle couverture de La famille, avec ces deux jeunes femmes qui se tiennent par le bras, fait irrésistiblement penser à celles de la célèbre série d'Elena Ferrante, L'amie prodigieuse.

J'imagine que le rapprochement a été voulu par l'éditeur, car quelle référence plus prestigieuse peut-on trouver pour évoquer l'amitié entre deux femmes, qui plus est dans un environnement italien ?

Une fois le livre refermé, je dois bien avouer que mon impression finale est mitigée.

L'amitié féminine promise, annoncée ? Elle représente certainement l'aspect le plus intéressant de ce premier roman.

Naomi Krupitsky parvient, par de très longs développements, à traduire la manière complexe qui peut unir deux jeunes filles devenues femmes, dans un contexte social très spécifique.

Sofia et Antonia s'aiment, s'adorent depuis leur plus tendre enfance, mais leurs caractères profondément discordant les éloignent, souvent, car leur vision de la vie et du bonheur est fondamentalement différente.

Le dénouement du roman, très réussi, montrera à quel point l'amitié peut prendre le pas sur tout le reste...

Tonalité subtile, finesse des échanges : le portrait de l'amitié de ces deux femmes est réussi, donc, mais la comparaison avec les romans d'Elena ferrante est à éviter car, nom d'un chien, les relations entre les deux héroïnes de L'amie prodigieuse sont autrement plus subtiles et complexes !

Si vous n'avez pas encore lu les petits bijoux de l'auteure italienne, n'hésitez pas un instant, choisissez-les plutôt que La famille !

Reste la seconde promesse, celle du titre et du pitch : l'exploration fascinante de la mafia new-yorkaise.

Là, pas le moindre doute, la déception est presque totale.

Certes, le fait de suivre l'écosystème mafieux par les yeux de plusieurs femmes (y compris les mères des deux héroïnes) est une idée belle et originale.

Malheureusement, à part cette vision féministe, le roman ne tient pas ses promesses car il ne montre rien : pas de toile de fond, pas de développements narratifs. On est  bien loin, à mille lieues du chef-d'oeuvre qu'est Le parrain.

Dernier point : le choix d'une narration systématiquement au présent, quasiment sans dialogue, pour évoquer des évènements qui se déroulent sur plus de vingt ans, m'a paru, passé la première moitié du bouquin, lourd, répétitif et peu immersif.

Un roman plein de promesses, mais dont trop peu sont tenues.

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