La corne du rhinocéros
Dupuis
La corne du rhinocéros
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Le pitch
Fantasio a besoin d'un bon reportage: sa carrière en dépend. Avec Spirou, il se rend en fantacoptère sur le toit des "Galeries du bon bazar" dans le but de simuler un cambriolage.
À l'intérieur, ils découvrent les vigiles attachés puis leur vieil ami Roulebille, blessé par l'explosion récente de l'usine Turbot en ville. Il leur apprend qu'il possède les plans d'une nouvelle voiture : la Turbotraction, que leurs concurrents convoitent. Ils ont fait sauter l'usine et engagé des tueurs pour les récupérer.
Roulebille leur confie sa moitié des plans tandis que Martin s'est enfui avec l'autre.
Mon avis
6e tome des aventures de Spirou.
Je vous invite à relire cette histoire à la couverture magnifique (quelles couleurs claquantes !) afin de redécouvrir, comme je l'ai fait récemment, à quel point cet album est important dans la carrière de Franquin.
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Faites une comparaison entre les premières planches, et les dernières de l'histoire : vous verrez comment, de manière sidérante, la façon de dessiner de ce grand artiste a évolué au fil de l'histoire.
Au fur et à mesure des 62 planches, le trait se fait de plus en plus fin, de plus en plus précis, en même temps que le cadrage des dessins recule.
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Franquin prend du champ ; s'il était réalisateur, je dirais qu'il passe peu à peu du gros plan quasi systématique (Spirou est cadré au-dessus de la taille) au plan large.
Cela a un double effet : le dessin paraît à la fois plus adulte et plus dynamique.
L'histoire est plus complexe, il y a une vraie histoire d'aventures (on sent l'influence du cinéma américain des années cinquante, avec l'Afrique qui est à la mode) et, c'est drôle de l'observer, une représentation de l'Afrique noire qui n'est pas loin de la vision colonialiste de Tintin au Congo (sans que personne n'en ait fait reproche à Franquin, lui !).
Une étape dans l'oeuvre de Franquin, donc, à redécouvrir d'urgence !
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