La brèche
La brèche
Le pitch
2060. Un grand Network privé relance le concept de la télé-réalité en envoyant des reporters dans le passé filmer des événements marquants du XXe siècle. Le choix se porte sur le Débarquement en Normandie afin de raviver la flamme patriotique des téléspectateurs.
Foway, le 5 juin 1944 : munis de faux papiers, un reporter et un historien se mêlent à la masse des fantassins qui embarquent dans les navires de la flotte d'invasion. Bientôt les hommes du futur arrivent en vue des côtes françaises et assistent au spectacle apocalyptique qui s'y déroule. L'horreur de la guerre est bien réelle. Mais au cœur du bruit et de la fureur, une erreur est vite arrivée...
Mon avis
Plutôt excitant le pitch, non ?
Si vous avez ressenti à sa lecture, comme cela m'est arrivé, un petit frisson de plaisir anticipé, n'hésitez pas une seconde : ce roman parfaitement maîtrisé, de la première à la dernière page, vous apportera quelques heures de pur délassement, loin de votre quotidien monotone...
Saluons donc ici Christophe Lambert (non, pas Greystoke, l'autre !), un auteur français capable de sortir un bon petit roman des science-fiction avec quelques jolies scènes d'action, un peu d'humour, et quelques pages critiques sur nos médias pourris et notre civilisation voyeuriste.
Pourtant, s'attaquer aux voyages dans le temps, il n'y a rien de plus dangereux pour un auteur de SF.
Le sujet est comme une plage de débarquement : des mines de paradoxes temporels sont enterrés tous les trois pages, prêt à exploser à la figure de l'auteur... et des lecteurs !
Heureusement, Christophe Lambert reste sur un terrain solide et ne cherche pas absolument à réaliser un triple salto cognitif pour épater la galerie.
Dans la brèche, une seule règle : pousser jusqu'au bout l'idée de départ.
Que se passerait-il si en 1944 des hommes venaient du futur débarquaient (c'est le cas de le dire !) en plein milieu des troupes anglaises et américaines acharnés à reprendre la Normandie aux allemands, en risquant de perturber le cours de l'histoire ?
Avec un sens de la narration parfaitement au point et deux ou trois petits switchs dans sa muselière pour boucler son récit, Lambert remplit le cahier des charges avec une efficacité redoutable et livre un Tourne Page de derrières fagots.
C'est aussi bon qu'un film ou une série réussis du samedi soir, et c'est comme cela qu'il faut le prendre.
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