Jonathan Strange & Mr Norrell
Robert Laffont
Jonathan Strange & Mr Norrell
Robert Laffont
Le pitch
1806 : dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l'avance de la flotte française.
En quelques tours, il redonne l'avantage aux Anglais. Norrell devient la coqueluche du pays. Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d'un jeune et brillant magicien qu'il prend sous son aile, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l'Angleterre par leurs prouesses.
Jusqu'à ce que l'audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell. L'association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables...
Paru en 2004 en Angleterre, Le premier roman de Susanna Clarke a connu un immense succès public et critique. Il a notamment été élu meilleur livre de l'année par Time Magazine et reçu le prix Hugo.
Mon avis
J'avoue que j'ai acheté ce roman, il y a quelques années, pour une raison peu commune : en version brochée grand format, Robert Laffont s'est donné la peine de créer une édition tout à fait extraordinaire.
Ce très gros roman (850 pages) présente une reliure entièrement noire : première et quatrième de couverture, mais aussi (c'est la première fois que je vois cela) la tranche du livre. Sur la couverture ne ressort que le titre, en style gothique, en noir et blanc. Pour rendre l'ensemble plus précieux, c'est un épais papier bouffant qui est utilisé.
Rien que pour cette raison, le livre est remarquable et mérite d'être conservé, bien visible, dans une des bibliothèques de mon salon (et non pas, comme tant de milliers de livres dans les tréfonds des bibliothèques disséminées dans les sous-sols de ma maison).
Ilne faut cependant pas s'arrêter à l'apparence (comme disait le sage...), cette forme est tout à fait en ligne avec le fond, puisque ce roman très ambitieux semble baigné dans le jus du roman classique anglais du XIX° siècle, entre le Frankenstein de Mary Shelley et L'étrange cas... de Stevenson.
Malheureusement, l'auteure (à ma grande honte, je viens juste de réaliser que c'est une femme !) a pêché par excès d'ambition.
On entame cette uchronie teintée de Fantaisy avec une folle curiosité, mais l'absence de tenue dans le scénario beaucoup trop statique, les dialogues parfois interminables et les épouvantables longueurs (on tourne autour de 2,5 M de signes !) finissent par assommer le lecteur pourtant plein de bonne volonté. J'ai été jusqu'au bout, cependant, grâce à un regain de dynamisme dans le dernier quart de l'oeuvre.
Dommage, mais n'est pas Bram Stoker qui veut...
Trois étoiles pour l'édition, c'est un objet à avoir dans sa bibliothèque ! Encore faut-il pouvoir dénicher l'objet, seul les versions poche et kindle étant malheureusement disponibles sur le marché du neuf...
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