Le pitch

Deux femmes. Nina gagne sa vie en escroquant la jeunesse dorée de Los Angeles qu'elle traque sur les réseaux sociaux. C'est une vieille histoire... Enfant, elle a déjà vu sa mère se débrouiller pour lui donner une vie digne de ce nom en se jouant allègrement de la légalité. Aujourd'hui, Nina est prête à tout pour sauver sa mère gravement malade, même à tenter le coup le plus audacieux, le plus dangereux de sa carrière...

Vanessa est une jeune héritière, au compte en banque illimité, qui rêve de laisser son empreinte sur le monde, de faire de grandes choses. Pour l'heure, elle se contente d'être influenceuse sur Instagram. Mais derrière la façade plaquée or, sa vie est émaillée de drames...

C'est au bord du lac Tahoe, dans une somptueuse villa, que Nina et Vanessa se rencontrent. Mais qui sait si leurs chemins ne se sont pas déjà croisés ? Désir, duplicité et vengeance... Qui ment, qui tire les fils de l'incroyable jeu de tromperie et de destruction qui s'installe entre les deux femmes ? Une seule certitude : c'est une question de survie.

Mon avis

Voilà encore un roman littéralement torpillé par les manœuvres marketing de l'éditeur.

Imaginez le lecteur lambda (moi, par exemple), alléché par un pitch intriguant (jusque là, pas de problème) mais aussi par un bandeau bourré de commentaires et d'affirmations superlatives : "Tout simplement génial. A lire absolument. Harlan Coben", "Diaboliquement intelligent" "Le livre phénomène aux USA".

Voilà donc le lecteur lambda (toujours moi) qui plonge avec délice dans un thriller de 610 pages grand format, parti pour de nombreuses et délicieuses heures de lecture haletante.

Sauf que voilà, après avoir passé la première, puis la seconde vitesse, l'engin dans lequel vous êtes monté n'accélère plus, et adopte une vitesse de croisière proche d'un 80, vitesse limitée bien loin de l'accélération foudroyante qu'on est en droit d'attente d'un bolide aux 24 heures du Mans; ça ronronne dur.

Vous avez acheté une Ferrari, mais vous voilà au volant d'une Clio, parti pour un long voyage pas bien excitant. [Bon, ça y est, j'ai bien peur de m'être encore perdu dans mes métaphores sportives !]

 Jolies choses est pourtant un roman à suspens pas désagréable qui mérite mieux que cet habillage clinquant, avec un squelette scénaristique plutôt malin (les récits d'arnaque ont souvent fait de bonnes histoires).

Son problème ? Un manque de rythme tel que vous risquez de mourir étouffé par l'obésité de la narration.

610 pages grand format ? Avec un bon tiers de moins, l'entreprise eut été bien plus nerveuse, les switchs plus percutants, la tension plus perceptible !

A force de circonvolutions, d'explications, de justifications, de répétitions (nombre de scènes sont décrites deux fois, une fois par le prisme de Nana, une fois par celui de Vanessa) sous la plume paresseuse de Janelle Brown, la narration ronronne... et le lecteur risque dix fois de d'endormir, avec cette tentation effroyable : sauter des passages pour faire avancer le schmilblick.

Pour résumer : un roman plutôt sympathique, certainement bien taillé pour une lecture de vacances au bord de l'eau... mais n'en attendez pas plus !