Jeu de société
Rivages
Jeu de société
Rivages
Le pitch
Qu'y a-t-il de commun entre Vic Wilcox, directeur général de Pringle and Sons, une entreprise de métallurgie anglaise en pleine restructuration et Robyn Penrose, une jeune universitaire spécialiste des jeux de déconstruction littéraire et plus particulièrement de l'étude sémiologique des "romans industriels" victoriens ? Pas grand-chose en apparence.
Mais tout est remis en jeu lorsque Robyn Penrose doit suivre un stage chez Pringle and Sons et devenir "l'ombre" de son directeur dans le cadre de "l'Année de l'Industrie".
Cette confrontation brutale - et cocasse - est un peu celle de la thèse et de l'antithèse, au cœur de Rummidge, cette variante fictive de Birmingham soumise de plein fouet aux nouvelles rationalisations.
Mon avis
Troisième roman d'une trilogie romanesque parfaitement accomplie (après Changement de décor et Un tout petit monde), Jeu de société incarne un David Lodge à son meilleur.
Reprenant deux de ses thèmes favoris (l'intelligentsia universitaire et la rencontre entre deux classes sociales différentes), l'auteur mixte le tout pour balancer un roman extrêmement drôle sur l'Angleterre et ses cloisonnements.
Tout le monde en prend plein la figure, et c'est cela qui est réjouissant : chacun est mis sur un pied d'égalité, Lodge ne se permet pas de hiérarchiser dans ses jugements, c'est peine maximum pour tous !
Et comme l'humour, constant, est parfois grinçant, mais jamais méchant, on se prend à aimer ces personnages un peu paumés, mais chez qui il y a toujours une part humaine un peu attendrissante dans leurs faiblesses.
J'ajouterais que, comme toujours, c'est très bien écrit et fort érudit (Lodge a mené une carrière universitaire brillante et fut professeur de littérature durant vingt ans).
À lire avec bonheur et à offrir aux amateurs de littérature anglo-saxonne et d'humour anglais - vous savez, cette façon si particulière que les anglais ont de se moquer d'eux-mêmes, sans affectation ?
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