Hoka Hey !
Rue de Sèvres
Hoka Hey !
Rue de Sèvres
Le pitch
Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d'un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion.
Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l'embarque dans son périple.
Au fil de leur voyage, l'homme et le garçon vont s'ouvrir l'un à l'autre et trouver ce qui leur est essentiel : l'apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l'un et la découverte de son identité et de ses origines pour l'autre.
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Mon avis
Vous avez certainement remarqué ce très épais album BD sur la table de votre libraire favori, au tournant 2022/2023.
Difficile de ne pas le distinguer, tant ses dimensions, son poids, son épaisseur et sa reliure toilée sortent de l'ordinaire.
Difficile de ne pas admirer l'illustration de couverture, cet amérindien sur son cheval dans la prairie, avec les montagnes au loin.
Un dessin et une mise en couleurs tout en finesse et en douceur.
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Je vais faire court : si, avec tout ça, vous ne l'avez pas encore acheté, c'est le moment ou jamais de réparer cette erreur, car Hoka Hey ! (ce qui signifie En avant ! : c'était le cri de guerre des indiens Lakota) est peut-être le meilleur album de l'année !
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Tout, dans cette entreprise individuelle (Neyef est le nom de plume de Romain Maufront) est exceptionnel.
Les illustrations, qui font la part belle à la nature, avec une finesse dans la mise en couleurs comme j'en ai rarement vu dans la BD.
En fait, une bonne partie des grandes vignettes sont tout simplement des tableaux devant lesquels on peut rester un bon moment.
Le scénario, d'une subtilité rare malgré son apparente linéarité, possède une qualité d'écriture digne d'un grand roman.
Neyef prend le temps d'installer ces personnages, puis de les développer, longuement, pour leur donner l'épaisseur de la réalité.
Dès la scène d'ouverture, qui s'étale sur 20 planches, le lecteur est scotché, avec cette violence qui sort de nulle part et qui déchire la douceur de l'atmosphère d'un pique-nique qui se déroule sous la frondaison d'un grand arbre, au milieu de la plaine, avec la lumière qui joue sur les feuilles pour marquer les visages de tâches de couleur.
Hoka Hey ! parle de déracinement, de racisme, de violence, de solitude, mais aussi de fidélité, d'amitié, de résilience.
C'est tout simplement un grand récit d'aventure, comme il y en a peu dans la BD, que je place immédiatement dans mon article sur Les grands livres américains sur les minorités noires et indiennes, que je vous invite à découvrir en cliquant sur le titre de l'article.
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Verdict : direct dans ma bibliothèque idéale !
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