Harleen
Urban Comics
Harleen
Urban Comics
Le pitch
Après des études mouvementées qui ont entamé sa confiance en elle, la jeune psychologue Harleen Quinzel pense enfin avoir décroché le poste de ses rêves en étant embauchée à l’Asile d’Arkham afin d’apporter son soutien et son expertise aux plus grands criminels de Gotham.
Mais il est un être au sein de cet asile qui va à la fois faire chavirer son esprit et son coeur : le Joker !
Petit à petit, Harleen va se laisser séduire puis sombrer dans un abîme de folie y laissant à tout jamais son innocence et ses illusions perdues.
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Mon avis
On a un peu tendance à l'oublier, mais le personnage de Harley Quinn est un des plus "jeunes" de la galaxie des comics américains.
En 2023, on aura en effet tout juste fêté les 30 ans de la belle psychopathe.
Quand on voit l'importance qu'elle a pris sur la scène médiatique (Comics, série TV, film à gros budget), on ne peut être que fasciné par le phénomène... et par le personnage.
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Avec Harleen, l'auteur Stjepan Sejic reprend le mythe à la racine et consacre un énorme et très, très impressionnant one shot à la naissance du personnage.
L'idée qui sous-tend l'entreprise de Sejic, c'est de faire un focus sur les évènements qui ont poussé la toute jeune - mais brillante - psychologue Harleen Quinzel, jeune chercheuse tout à fait "normale", à concentrer ses investigations professionnelles sur le Joker, avant d'être peu à peu littéralement vampirisée psychiquement par le roi des tarés.
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Cette histoire, on la connait déjà, elle a souvent été racontée (allez voir sur le site ma critique de Mad love, un album extrêmement réussi).
Mais jamais, au grand jamais, un auteur n'avait pris le temps de disséquer jour après jour le lent basculement, le grignotage de l'emprise mentale.
Jamais, non plus, un album ne s'était penché avec autant de subtilité sur les sentiments ressentis par les deux personnages.
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Question posée, une question sans fin et sans réponse définitive : est-ce le Joker qui manipule Harley Queen (cela parait être l'évidence), ou bien serait-il possible que cela soit aussi l'inverse, le Joker finissant par tomber amoureux de sa proie ?
Stjepan Sejic s'empare du sujet, et le traite avec maestria. Quel talent !
Au clavier comme à la plume, scénariste et illustrateur, il gère l'histoire avec la finesse d'un psychologue professionnel et le visuel avec l'expérience d'un grand de la galaxie Urban comics.
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Le format, particulièrement grand pour un comics, met en valeur la technique graphique de Sejic, et la finesse acérée de son trait.
A la fin de l'album, n'oubliez pas de découvrir un cahier graphique de 35 pages où l'auteur vous fait pénétrer dans les arcanes de sa conception.
N'espérez pas mettre l'album entre les mains d'un enfant ou d'un jeune adolescent : le contexte, vous pouvez l'imaginer, est vraiment malsain.
Quant à la densité du texte, impressionnante, elle vous garantie une longue, longue plage de lecture.
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