Gold star mothers
Delcourt / Mirages
Gold star mothers
Delcourt / Mirages
Le pitch
Dix ans après la fin du premier conflit mondial, le Congrès américain vote un budget pour permettre aux Américaines de se recueillir sur la tombe de leurs fils ou maris inhumés en France.
Ce séjour à Paris, puis sur les lieux de mémoire, va permettre à de nombreuses femmes de découvrir ce pays étranger qui leur a tant coûté, mais aussi d'alléger un temps, par le partage, le poids de leur deuil.
Mon avis
C'est une drôle d'idée qui est passée par la tête de Catherine Grive (et sans doute aussi dans celle de Fred Bernard, qui a du travailler sur le projet de scénario, avant e se mettre aux pinceaux).
Comment un tel sujet, aussi peu "porteur" a-t-il pu lui donner envie de développer le scénario de ce roman graphique de 110 planches ?
La charge émotionnelle, sans doute, de cette anecdote véridique : un transatlantique entièrement peuplée de proches féminines - femmes, mères -de victimes américaines des combats de la première guerre mondiale - voguant vers l'Europe sur les traces des hommes - maris, fils - qu'elles ont perdu au cours de ce terrible maelstrom.
Était-ce une bonne idée ? Sans doute, mais pas forcement avec un tel développement.
Autant le dire tout de suite : à la lecture ultra-rapide de ce roman graphique (il n'y a pas beaucoup de texte à lire), j'ai fait le grand écart.
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Une jambe du côté positif, avec un ravissement permanent en caressant des yeux les illustrations de Fred Bernard,un bonheur pour le cristallin !
Imaginez un passionné de Sempé - le même trait élégant, un peu tremblé, volontairement imprécis dans les silhouettes - avec une mise en couleurs Caran d'Ache; tout dans les couleurs claires, gaies, subtiles.
C'est tout simplement ravissant.
Une autre jambe du côté déception, avec un scénario franchement pas à la hauteur de l'entreprise - désolé pour Catherine Grive -, jonglant avec l'anecdotique, évitant (sans doute volontairement) la personnalisation et pas conséquent l'empathie.
L'ensemble est gentillet, les couleurs passages sur le territoire français restent aussi dans l'ambiance de la traversée de l'Atlantique (dans l'intention, les couleurs pastels à Verdun,cela fait vraiment bizarre).
Résultat paradoxal : pour un sujet pareil, l'album manque cruellement d'émotion. Sans doute par excès de pudeur.
Dommage. Mais allez jeter un grand coup d’œil sur le travail de Fred Bernard : il le mérite.
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