Le pitch

Fellside est une célèbre prison de haute sécurité pour femmes. Pas le genre d’endroit où l’on rêve de passer sa vie. Jess Moulson y est incarcérée, après avoir survécu à l’incendie de son appartement, accusée du meurtre d’Alex Beech, le petit garçon de l’étage du dessus.

À Fellside, les murs murmurent. Et une voix d’enfant a un message pour Jess. L’écoutera-t-elle ?

Mon avis

Autant vous dire tout de suite : les histoires qui se passent dans une prison de femmes, ce n'est pas vraiment mon truc.

Alors vous imaginez bien, une histoire fantastique dans une prison de femmes, c'est a priori tellement bizarre qu'il y a peu de chance que j'en lise ne serait-ce que la première page.

C'est ce que je pensais, avant que de réaliser que l'auteur de Felsside était M.R. Carey.

Un auteur qui venait de me séduire franchement avec deux récits fantastiques, Celle qui a tous les dons et La part du monstre, des histoires post cataclysmiques à base de zombies.

Alors je me suis lancé dans ce très gros livre, un vrai pavé, 500 pages serrées.

Et je ne l'ai pas regretté une seconde, car Fellside est un une vraie réussite et un Tourne Page de compétition.

J'y ai sacrifié deux grosses soirées, incapable de lâcher ce récit qui ferait une excellente série TV.

Bourrée de personnages formidablement bien caractérisées, des femmes et des hommes, des (très) méchants (des détenues, mais aussi des membres du personnel pénitentiaire) et des gentils, Fellside se balade entre l'univers d' Orange is the new black (la prison pour femmes) et celui d' Oz (la prison pour hommes, violente et réaliste).

Le plus étonnant est que M. R. Carey arrive à introduire, peu à peu, une dimension fantastique assez improbable dans un récit très réaliste; et qu'on y croit.

Moteur essentiel d'un bon thriller carcéral, l'identification à un personnage principal victime d'un sort injuste fonctionne à fond.

Mais l'auteur est suffisamment aguerri et malin pour que les choses ne se passent pas toujours exactement comme on s'y attend, avec d'innombrables rebondissements et une fin de roman suffisamment subtile et inattendue pour satisfaire les plus exigeants (non, pas de spoil !).

Décidément M. R. Carey, longtemps cantonné aux séries comics (Lucifer, The sandman), est devenu un auteur fantastique britannique qui compte. A suivre !