En attendant le jour
Calmann Levy
En attendant le jour
Calmann Levy
Le pitch
Reléguée au quart de nuit du commissariat d’Hollywood, l’inspectrice Renée Ballard se lance dans des enquêtes qu’elle n’a pas le droit de mener à leur terme. Le règlement l’oblige en effet à les confier aux inspecteurs de jour dès la fin de son service.
Mais, une nuit, elle tombe sur deux affaires qu’elle refuse d’abandonner: le tabassage d’un prostitué laissé pour mort dans un parking, et le meurtre d’une jeune femme lors d’une fusillade dans un night-club.
En violation de toutes les règles et contre les désirs mêmes de son coéquipier, elle décide de travailler les deux dossiers de jour tout en honorant ses quarts de nuit. L’épuisement la gagne, ses démons la rattrapent et la hiérarchie s’acharne, mais Renée Ballard n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
Mon avis
Quand on aime, on ne compte pas.
Voilà un adage qui ne tient pas la route.
La preuve ? Je compte les romans de Michael Connelly qui, depuis quelques années, m'ont laissé sur le bord de la route, bien loin de l'enthousiasme provoqué par la qualité de ses romans de la grande époque.
4, 5, 6 ?
Avec En attendant le jour, survendu à grands renforts de "Nouvelle héroïne", "Nouvelle série" sur la couverture, je me suis lancé plein d'espoir dans une lecture de fan à reconquérir.
Car ce bon vieux Harry Bosch était arrivé en bout de course, un peu comme l'inspiration de Connelly après près de 40 histoires.
Malheureusement, j'ai vite déchanté.
Renée Ballard, la nouvelle héroïne, c'est Harry Bosch en femme, avec une bonne génération de moins.
Têtue, teigneuse, maligne, misanthrope, rétif à l'ordre et à la hiérarchie établie.
Mais juste une silhouette esquissée, Connelly lui attribuant, comme tout vrai signe distinctif, la passion du surf (paddle).
Ce qui, en soit, est un pompage en règle de Don Winslow, dont la série La patrouille de l'aube est dotée d'un héros, Boone Daniels, surfeur impénitent.
Un coup de paddle, c'est un peu juste, jeune homme car, contrairement à Harry Bosch, Connelly ne fait pas le moindre effort pour créer chez le lecteur un sentiment d'empathie envers son héroïne.
Ballard n'est pas sympathique. Ni antipathique. Juste neutre.
Tout cela ne serait pas grave, si mon auteur de polars favori avait profité de ce ménage dans son bestiaire pour rafraîchir son imagination.
Ce n'est pas le cas.
Deux histoires entrecroisées, aussi peu passionnantes l'une que l'autre, c'est le signe, comme pour les récits précédents, que Connelly n'a pas d'intrigue solide à nous offrir.
Alors, la première moitié du roman est carrément ennuyeuse.
C'est lent, convenu comme le rapport d'une enquête de routine.
Heureusement, on bascule ensuite sur quelques scènes d'action et de suspens mais, franchement, je ne me suis vraiment pris sérieusement au jeu que le temps d'un ou deux chapitres, lorsque, soudain, au détour d'une imprudence de sa part, la vie de Renée Ballard est sérieusement mise en danger (ben non, je ne vais pas vous dire quand et pourquoi ! Vous me prenez pour qui ?!.).
Verdict : si vous êtes un nostalgique du Poète, des Égouts de Los Angeles ou de Créance de sang, n'écoutez pas les critiques plutôt favorables, car vous n'y trouverez pas votre compte, loin de là !
Pour les béotiens, les débutants de l'univers Connelien : allez-y, vous n'aurez pas de point de comparaison et, après tout, même en petite forme l'auteur est supérieure à la quasi totalité de ses confrères.
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fan de Connelly, je suis portant complètement d’accord avec cet avis tant sur l’appréciation du personnage (neutre, moi j’ai pensé «plat», «sans chair») que sur l’intrigue. J’ajouterai le style sans relief que la traduction accentue. Mais depuis longtemps les traductions de Connelly sont plus que
moyennes, pour ne pas dire médiocres: phrases ou expressions dépourvues de sens en français, contresens et confusions qui nuisent à la compréhension.