Duel
Casterman
Duel
Casterman
Le pitch
Alors que Napoléon affronte l'Europe entière dans un bras de fer impitoyable, il veille à préserver toutes ses forces en interdisant les duels, qui saignent à blanc sa Grande Armée. Mais deux hussards, pour une obscure affaire d'honneur, s'entêtent à se défier...
De duel en duel, les frères d'armes devenus ennemis scellent leurs destins et entrent dans la légende. La haine rendrait-elle immortel ?
Librement adapté du récit de Joseph Conrad, et inspiré de personnages historiques.
Mon avis
Au départ, il y a deux personnages réels : le général d'Empire Fournier-Salovèze et le comte Pierre-Antoine Dupont de l'Etang.
Deux hommes qui, de par leur incroyable antagonisme, vont nourrir la légende.
Après, il y a Joseph Conrad qui, en une simple nouvelle, Le duel, élève en 1908 la légende en récit fabuleux.
Enfin, il y a Ridley Scott qui, dans une adaptation cinématographique absolument superbe sortie en 1977, Les duellistes, transforme le mythe en conte romantique.
Tout cela pour qu'un jour, Renaud Farace reprenne à son tour - scénario et dessin - l'histoire, et en fasse un roman graphique d'une qualité tout à fait exceptionnelle.
Pourtant, l'entreprise était incroyablement ambitieuse : reprendre cette légende - il faut dire à peine croyable - pour raconter, en 180 planches serrées, l'affrontement d'une vie entière entre deux cinglés (il n'y a pas d'autres mots), c'était sacrément casse-gueule.
Pourtant, la réussite est totale.
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Grâce à un script de très grande qualité littéraire - je tiens à le souligner, le style de Renaud Farace est magnifique-, le lecteur plonge dans une très longue lecture (vous en avez bien pour trois heures !) dont il ne sortira pas avant la fin, happé par la succession de rebondissements qui lui font traverser les trois premières décennies du XIX° siècle.
Quel Tourne Page !
Histoire incroyable, suivant les méandres de la trajectoire de Napoléon puis, après sa chute, de la restauration, qui passionnera les amateurs d'Histoire, avec un grand H.
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Mais une histoire qui n'aurait pas cet impact sans la plume à l'encre de chine de Renaud Farace.
La performance graphique exceptionnelle de l'auteur est à marquer d'une pierre blanche... et noire (puisque tout l'album est entièrement en noir et blanc, à l'exception de quelques vignettes teintées de rouge), tant le dessin est original, immédiatement reconnaissable (Farace a une vraie "signature" graphique).
Si je ne vous ai pas donné envie d'acquérir ce bijou avec ces quelques lignes, c'est à désespérer... mais dans tous les cas, foncez les yeux fermés !
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