Le pitch

"Jamais un domaine du savoir n'avait connu une telle croissance exponentielle. Il était temps de tirer mon épingle du jeu..."

Hugo a créé sa start-up sur les modèles d'IA au coeur de la révolution ChatGPT. En passe de vendre sa technologie au géant du numérique REAL.E, il s'interroge sur les véritables motivations de son mystérieux client. Est-ce le contrat dont rêve tout entrepreneur ou bien le début d'un long cauchemar à l'échelle planétaire ?

Alors que les plans de REAL.E semblent de plus en plus nébuleux se profile à l'horizon une IA incroyablement puissante, mais aussi source de chaos et d'indécentes concentrations de richesse...

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Mon avis

S'il y a bien un sujet sur lequel vous avez du vous poser quelques questions au cours des 24 derniers mois, c'est bien celui de l'Intelligence Artificielle.

La question élémentaire, primordiale, me semble être : l'I.A. (appelons la par son petit nom !) est sur le point de/va/à déjà (rayer les mentions inutiles) provoqu(é)er une mutation économique et sociale comme le monde en connait tous les 50 ans depuis la révolution industrielle, mais dans quelle mesure, jusqu'où ?

L'I.A., c'est une donc une révolution, mais comme toutes les révolutions, elle va arriver avec son cortège de bonnes choses, de progrès, mais aussi d'impacts directs ou indirects toxiques, pervers.

Et comme on est actuellement incapable d'évaluer ces impacts, positifs ou négatifs, il y a largement de quoi se foutre la trouille.

Surtout si certains - nombreux - évoquent un risque de dépassement de l'être humain par sa propre création.

Que se passera-t-il si l'I.A. échappe à son créateur et se retourne contre lui, pour autant que cela soit concevable ?

Le syndrome Frankenstein a encore frappé à la porte mais, cette fois-ci, l'inquiétude a peut-être de quoi être considérée comme pertinente...

Voilà. Ce sont tous ces sujets que l'essai graphique de Laurent Daudet (au scénario) et Appupen (aux graphismes) développent sur un ouvrage de 150 pages d'une grande densité.

Laurent Daudet est un universitaire et un entrepreneur dans le domaine de la linguistique, qui s'appuie désormais sur l'IA. pour évoluer plus vite, plus loin.

Les sujets qu'il évoque sont donc ceux sur lesquels il travaille depuis des années, c'est d'ailleurs lui, physiquement, qui est représenté comme le personnage central de l'histoire.

L'essai manque sans doute un peu de structure et de rigueur dans son développement (avec quelques redites), mais la richesse des questions et sujets évoqués donne vraiment à réfléchir au lecteur, qu'il soit béotien ou non en la matière.

Rien que pour cela, Dream machine mérite le détour.

Malheureusement, l'album rebutera beaucoup de candidats à la lecture tant les graphismes, réalisés par un dessinateur indien, Appupen, sont laids. Au delà du moche.

D'ailleurs, ils ne servent pas à grand chose : l'essai aurait sans doute encore plus lisible s'il était resté purement sous forme textuel (comme, par exemple, Les ingénieurs du chaos, de Giuliano da Empoli).

A noter, en bonus, le dernier chapitre, écrit et illustré... par un module d'I.A. !