De joyeuses funérailles
Gallimard / Folio
De joyeuses funérailles
Gallimard / Folio
Le pitch
C'est dans son loft d'artiste à Manhattan, dans une ville écrasée de chaleur, qu'Alik, peintre juif russe émigré, va mourir. Et il n'est pas de mort annoncée de la littérature qui soit aussi drôle et, paradoxalement, un tel hymne à la vie, que celle d'Alik.
Entouré de sa femme Nina et de ses anciennes maîtresses, l'agonisant souhaite que la fête continue, alors que Nina ne pense qu'à sauver son âme. Un prêtre orthodoxe et un rabbin vont ainsi se succéder au chevet du mourant, et leur rencontre est le point d'orgue, d'une drôlerie irrésistible, de ces funérailles pas tout à fait ordinaires.
Dans un vrai tour de force romanesque, Ludmila Oulitskaïa nous prouve ainsi que les interrogations métaphysiques sur la mort et l'appartenance religieuse ne sont pas incompatibles avec l'humour en littérature.
Mon avis
Un roman russe contemporain : tiens, cela fait un bon moment que je n'ai pas été la pêche de ce côté là !
En fait, c'est mon passage sur le vaste le stand de la Russie, à l'honneur lors du salon du livre de Paris en 2018, qui m'avait donné envie de piocher ce petit roman d'une auteure connue, appréciée, considérée...
Premier contact avec Ludmila Oulitskaïa. Plutôt agréable.
L'idée de cette comédie douce amère, car c'est en est une, située en plein cœur de Manhattan, est excellente.
Le décalage entre la chaleur étouffante de la métropole américaine et cette bande d'expatriés venue du froid est intéressant.
Décalage aussi, bien entendu, entre la culture de ces drôles de zèbres tous plus extravagants les uns que les autres et la culture américaine.
Le roman de Ludmila Oulitskaïa est terriblement russe.
Le sujet : la mort. le traitement : l'humour.
Travail sur la mort, avec humour, l'auteure reprend le sujet là où l'ont laissé ses glorieux prédécesseurs.
Bien entendu, les personnages n'arrêtent pas de parler religion, mais entre ceux qui croient trop et ceux qui n'y croient plus du tout, cela fini par un le décès d'Alik, dans l'incertitude théologique la plus totale.
Beaucoup de dialogues, une bonne dose d'absurdité née d'un décalage perpétuel entre la quête des protagonistes avec leur réalité : c'est vraiment distrayant et rafraîchissant.
Mais l'ensemble manque cruellement de fond - peut-être devrais-je dire d'ambition -, et le roman reste une oeuvre de pure distraction, à lire l'hiver au coin du feu... ou lors d'un voyage en train, l'été, dans un wagon bien climatisé.
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