Culottées

Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent

Pénélope Bagieu

Gallimard BD

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Le pitch

Guerrière apache ou sirène hollywoodienne, gardienne de phare ou créatrice de trolls, gynécologue ou impératrice, les Culottées ont fait voler en éclats les préjugés.

Quinze portraits de femmes qui ont inventé leur destin.

Mon avis

Elle en a parcouru du chemin, la petite Pénélope (vous permettez que je l'appelle Pénélope ?) !

En douze ans, elle est passée du statut de BD blogueuse (Joséphine), à auteure de BD tout court (son roman graphique Cadavre exquis, puis California dreamin', voire mes critiques sur le site) reconnue (prix à Angoulême, médaille de Chevalier des arts et lettres).

Tout ça pour finalement atteindre la vraie reconnaissance du public avec sa série Culottées, mais aussi de ses pairs avec la récompense suprême, le prix Will Eisner en 2019.

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Spectaculaire... et mérité, car Pénélope Bagieu a beaucoup de talent, un trait vif et malicieux, de l'humour à revendre.

Sans oublier un sens tout à fait remarquable pour flairer l'air du temps et y capter les influences les plus porteuses (ce n'est pas une critique).

Le meilleur exemple : Culottées !

De courts récits (3 à 6 planches) biographiques retraçant l'histoire d'une série d’héroïnes féminines, dont le point commun est (à été) de vivre leur vie comme elles l'entendaient, quel que soit le contexte social et historique dans lequel elles évoluaient.

Une intention féministe revendiquée, donc, carrément sympathique dans la démarche.

Après, je dois bien dire que l'entreprise, si elle est réussie, n'est clairement pas ce que je préfère chez Pénélope Bagieu : ses romans graphiques me paraissent bien supérieurs à ces vignettes finalement assez étriquées.

Oups ! Je sens certain(e)s dresser l'oreille.

Critique ? Non, pas jusque là.

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Culottées

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Mais aller découvrir les œuvres évoquées plus haut. Vous y trouverez une fraîcheur et une liberté d'expression beaucoup moins formatées que dans Culottées.

Dans le premier recueil, je n'ai clairement que moyennement apprécié la première moitié de l'album, où les bio sont souvent beaucoup trop courtes (3 pages pour raconter une vie ?) et les sujets choisis d'un intérêt très limité (franchement : la femme à barbe; Joséphina van Gorkum; Delia Akeley ?).

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Culottées

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Heureusement, il y a les double pages intertitres : elles sont vraiment belles et colorées.

La seconde moitié de l'album monte en qualité, au fur et à mesure que les biographies s'allongent et que le trait, clairement s'affine.

On y découvre quelques portraits de femmes dont je ne connaissais pas l'existence et qui méritaient vraiment cet éclairage posthume.

N'empêche que l'entreprise reste limitée.

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Culottées

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Un exemple parfait ? Joséphine Baker.

Six planches pour raconter une vie d'une richesse absolue, c'est un peu n'importe quoi.

Surtout quand on compare ce travail avec celui, monumental, de Catel & Bocquet, sorti à peu près en même temps.

Deux spécialistes du genre, auteurs de plusieurs romans graphiques consacrées à des grandes figures du féminisme.

Ce Joséphine Baker là, ce sont 600 planches consacrées à la grande dame... et quel pied graphique !

Conclusion : allez-y pour le plaisir de la démarche, mais sans vous attendre à monts et merveilles.

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