Crime Suspenstories
Akileos
Crime Suspenstories
Akileos
Le pitch
Anthologie de récits policiers, ou plus exactement de thrillers, Crime SuspenStories a vu son premier numéro publié en octobre 1950, sous le label de l'éditeur indépendant américain William Gaines : EC Comics.
27 numéros seront publiés en tout et des auteurs comme Frazetta, Wally Wood, Harvey Kurtzman, Jack Davis collaboreront à l'aventure.
Les histoires proposées par Crime SuspenStories ne sont pas de simples enquêtes policières, elles ont la particularité de mettre en avant des personnes ordinaires. Mais si la police est rarement de la partie, la justice règne car les crimes sont presque toujours punis par le jeu du destin...
Mon avis
Akileos, l'éditeur de ce bel album (le premier d'une série de trois, une intégrale en un volume existe également), a eu la bonne idée de rendre hommage au mouvement pulp qui, dans les 50's et 60's, a nourri la culture populaire américaine.
A cette époque, sortaient chaque quinzaine de petits fascicules au prix modique, consacrés à de courtes BD brutes de fonderie autour du polar, de la SF ou du fantastique.
Les amateurs du genre - souvent des ados - se précipitaient pour frissonner à la lecture de ces short stories qui, sur 6 à 8 pages, promettaient une intrigue diabolique qui se terminaient systématiquement par un twist dramatique.
Côté horreur, Les contes de la crypte, courtes histoires horrifiques en noir et blanc, eurent tant de succès qu'ils furent rapidement adaptés à la télévision.
On retrouve avec Crime SuspenStories le même mode opératoire : une intrigue portée par un récitant qui, en quelques planches, raconte une terrible histoire de meurtre ou de tentative de meurtre qui, la plupart du temps, va se retorurner contre son auteur.
Ces nouvelles sous forme de BD sont construites sur quelques canevas récurrents.
Le plus fréquent comporte la présence d'une femme au physique sculptural (calqué sur les normes de l'époque en termes de beauté féminine : cheveux courts, pommettes hautes, maquillage sophistiqué) dépourvue de moralité, poussant son amant à supprimer son mari.
En général, cela se termine mal !...
Malgré le côté très répétitif des intrigues, j'avoue adorer ces strips, reflets d'une drôle d'époque, celle de l'après-guerre.
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Comme dans les films policiers de l'époque, les méchants sont très méchants, les femmes belles et vénéneuses, la morale souvent sauve pour ne pas violer les principes du code Hays.
Ce qui fait la qualité du genre, c'est la qualité des graphismes.
Des planches découpées en trois strips, du noir et blanc violemment contrasté, des dessins très réalistes au modelé voluptueux : c'est esthétiquement magnifique !
Allez jeter un oeil sur les dessins encrés de Johnny Craig, Jack Kamen ou Graham Ingels : impossible de ne pas craquer devant tant de virtuosité.
Une bonne dose de plaisir régressif, voilà tout ce que je vous propose !
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