Colline

Jean Giono

Le livre de poche

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Le pitch

Un débris de hameau où quatre maisons fleuries d’orchis émergent des blés drus et hauts. Ce sont les Bastides Blanches, à mi-chemin entre la plaine et le grand désert lavandier, à l’ombre des monts de Lure. C’est là que vivent douze personnes, deux ménages, plus Gagou l’innocent.

Janet est le plus vieux des Bastides. Ayant longtemps regardé et écouté la nature, il a appris beaucoup de choses et connaît sans doute des secrets. Maintenant, paralysé et couché près de l’âtre, il parle sans arrêt, « ça coule comme un ruisseau », et ce qu’il dit finit par faire peur aux gens des Bastides. Puis la fontaine tarit, une petite fille tombe malade, un incendie éclate. C’en est trop ! Le responsable doit être ce vieux sorcier de Janet. Il faut le tuer…

Mon avis

Colline est le premier roman de Jean Giono publié, en 1929.

On y trouve déjà, en grande partie, deux des éléments qui distingueront l'auteur de ceux de sa génération, et qui fera de lui un des grands écrivains français du XX° siècle.

Le premier, c'est son style. Sa capacité à parler de la nature et de l'homme avec des mots simples, mais utilisés de manière inhabituelle.

La langue de Giono c'est, dès la première page, ligne après  ligne, paragraphe après paragraphe, de la pure poésie narrative.

Le second, c'est son rapport unique à la nature, sa manière d'en parler comme si chaque élément de la nature était un être vivant.

En fait, Giono considère effectivement qu'ils sont des êtres à par entière, au même titre que l'être humain. Le panthéisme de Giono, c'est quelque chose...

Colline est un premier roman, et cela se sent, car il n'est, à mon sens, qu'une sorte débauche des deux textes qui suivront pour former la trilogie de Pan, le très beau Regain et le merveilleux Un de Baumugnes.

Le très court récit (une fois enlevés la préface et l'appareil critique, il reste moins d'une centaine de pages, les américains qualifieraient le texte de novella) est un drame absolu.

La description de cette minuscule communauté perdue dans les collines, loin de la civilisation, m'a paru terrifiante.

C'est bien l'absence totale d'éducation qui entrainera ses membres dans une spirale morbide aussi fascinante qu'épouvantable.

Ce sont là les limites de l'oeuvre : on n'y trouve à aucun moment les contrepoints optimistes balançant les évènements dramatiques que Giono placera dans ses récits postérieurs (avant de retomber, après-guerre, dans une vision sans illusions de l'humanité).

Colline préfigure les grands textes de Giono; mais il n'en recèle pas encore tout le génie.

 

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