China Li
Casterman
China Li
Casterman
Le pitch
Chine, les années 20. Li, sept ans, jouée et perdue par son oncle, est envoyée à Shanghai. Son nouveau maître, le cruel Zhang Xi Shun, est l’un des dirigeants de la triade « la Bande verte » qui domine la ville.
Li, affectée aux cuisines, est un jour accusée d’avoir volé du papier de riz et portée devant son maître. Celui-ci découvre alors chez cette créature chétive, un don pour le dessin. Cela lui vaudra de prendre une place spéciale auprès de ce personnage terrifiant mais raffiné…
La nouvelle série des auteurs d'India Dreams.
Mon avis
Maryse au scénario, Jean-François (essentiellement) au crayon et au pinceau : le couple Charles, deux auteurs unis pour le meilleur et pour le pire, entame une nouvelle saga après India dreams.
Heureusement, c'est ici plutôt pour le meilleur, et cette fois-ci cela se passe dans la Chine de l'entre-deux guerre, avec la montée du communisme.
La couverture de l'album est superbe, avec son cadre et son lettrage doré, la quatrième de couverture encore plus.
Quant aux planches, ce sont des merveilles : impossible de ne pas céder à la tentation des yeux.
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La quatrième de couverture
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Après... c'est un peu les montagnes russes (ou chinoises, si vous voulez...).
J'avoue que la volonté pédagogique de Maryse (vous permettez que je vous appelle Maryse ?) est louable: vouloir apprendre autant de choses que possible au lecteur sur le contexte historique, politique, sociologique, tout en le distrayant avec une histoire bien rythmée.*
*Si la deuxième partie de l'objectif est bien atteint (même si le partage entre les méchants et les gentils est un peu trop franche), la première ne m'a pas convaincu.
Interrompre soudainement le récit à la planche 14 pour, durant trois planches entières, dérouler un wikipédia sur les eunuques en Chine, c'est le meilleur moyen pour sortir, justement, le lecteur du récit.
Surtout que ledit lecteur n'a peut-être pas envie de se taper les détails cliniques assez brutaux de la démonstration...
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Nonobstant ces cours magistraux sur la Chine, l'auteure déroule un scénario plutôt habile, même si les ruptures de rythme et les courts-circuit entre les différentes époques sont souvent mal négociés.
Il aurait fallu un découpage différent, gérant mieux les transitions, pour éviter, là aussi, des coupures dans le rythme de la narration que j'ai trouvé franchement gênant.
Malgré ses réserves, une fois l'album refermé, il faut bien avouer que l'on a bien envie d'apprendre la suite !
Quoiqu'il en soit, je ne saurais trop vous recommander d'acheter l'album pour la beauté hors du commun des aquarelles de Jean-François (vous permettez que je vous appelle Jean-François ?).*
Chaque vignette est un tableau magnifique et certaines d'entre-elles, en demi ou pleine page, mériteraient d'être encadrées.
Allez, par exemple, contempler Shanghai (planches 37 ou 52) : vous m'en direz des nouvelles !
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Le meilleur de l'album n'est pas... dedans, mais dans le portfolio (16 illustrations) vendu à part.
Combien ? Je n'ai pas trouvé l'information, mais je serais prêt à mettre un gros billet pour l'acquérir !
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