Cher connard

Virginie Despentes

Grasset

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Le pitch

«  Cher connard,

J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux  : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve  : je t’écris.  »

Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines. Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, où l’amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines…

Mon avis

Eh ben, qu'est-ce qui t'a pris, Virginie ?

Comment t'es-tu retrouvé embringuée dans ce faux roman épistolaire où - paradoxe suprême - les messages des deux (+ 1) correspondants ne répondent qu'une fois sur cinq à ceux qu'ils reçoivent ?

Un roman épistolaire qui ressemble en fait furieusement à deux monologues découpés puis entremêlés sans logique ?

Comment as-tu pu dérouler 350 pages de texte sans même prendre la peine de donner ne serait-ce qu'un semblant de squelette narratif à ton roman ?

Franchement, cela aurait été sympa d'y penser, pour éviter que le lecteur ait l'impression de marcher sur un disque qui tourne en rond au fur et à mesure qu'il croit avancer, avec ce résultat frustrant de se retrouver, peu ou prou, à son point de départ en refermant le livre ?

Et puis, Virginie (je continue à t'appeler par ton prénom, cela fait tellement longtemps que je te connais et que j'admire ton talent !), pourquoi t'es tu contentée de reprendre deux thèmes qui te sont chers (La lutte féministe; les addictions (alcool, drogues)) et que tu as largement explorés dans tes livres précédents, pour les traiter à nouveau, en moins bien ?

Après King Kong théorie, tes nouvelles pages sur l'évolution du féminisme et sur le mouvement Meetoo sont un peu faiblardes, non ? Franchement mou du genou, pour une pétroleuse comme toi, la plume la plus acérée de la littérature française !

Et ne me dis pas que quelques dizaines de paragraphes sur le confinement dû au covid vont épaissir la sauce; j'ai lu tellement de chose plus intéressantes sur le sujet, depuis deux ans, là ça sent grave le réchauffé !

Bien. Ceci dit, je comprends maintenant un peu mieux ton énorme coup de mou de Vernon Subutex 3 (gros scandale, ce bouquin non prévu écrit pour satisfaire l'éditeur et nourrir ton compte en banque !).

Peut-être qu'en fait, tu n'as plus grand chose à dire, ou que tu t'embourgeoises, ou que tu attends d'être libre vis à vis de ton ancien éditeur pour sortir un de ces romans formidables auxquels tu m'avais habitué ?

Passé les 80 premières pages, plutôt sympas, je me suis endormi huit jours de suite sur Cher connard. C'est pas bon signe, Virginie, ça je te le dis !

Voilà, j'en ai fini. Une fois de plus, je tiens à reprendre un de mes dictons favoris : qui aime bien châtie bien.

J'attends le prochain. Avec espoir.

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