Le pitch

Que feriez-vous si d’un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu’un jour sur deux ? C’est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, sans qu’il n’en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier vient de s’écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n’a rien à voir.

Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l’alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s’évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?

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Mon avis

Ces jours qui disparaissent, c'est le (joli) titre du troisième album de Timothé (sans e à la fin) Le Boucher, un tout jeune auteur complet (scénario et graphismes) qui s'est très vite fait remarquer dans le milieu de la BD française.

J'ai découvert Le Boucher à rebours, en commençant par la fin, avec Le patient (2019) et le premier tome de 47 cordes (2021), deux albums aux thèmes fantastiques vraiment originaux et aux illustrations immédiatement reconnaissables qui m'ont intrigué, puis séduit.

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Mais en revenant à Ces jours qui disparaissent (2017), je suis tombé sur ce qui me semble être sa plus grande réussite à ce jour.

A la base, une idée toute simple (voir le pitch de l'éditeur, un peu trop explicite) mais sacrément originale, ingénieuse, baignée dans l'ambiance doucement fantastique que l'on retrouvera dans ses œuvres suivantes.

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Une idée que l'auteur va développer sur près de 200 planches, avec un style graphique déjà bien installé : trait à plat élégant, complètement ligne claire, avec des influences manga assez marquées sur les visages (et qui s'atténueront dans les ouvrages suivants, heureusement), mise en couleurs pastels (agréables, mais parfois à la limite du fadasse).

Une idée toute bête mais que Timothé Le Boucher déploie tout doucement dans le temps qui passe, puis de plus en plus vite, pour aboutir à une explication qui m'a diablement séduite, tant je ne m'y attendais pas.

Quant à la conclusion, elle ne manque ni de finesse, ni d'émotion.

L'ensemble se lit d'une traite (un vrai Tourne Page), pour un vrai coup de cœur.

Chaleureusement recommandé.