Ces garçons qui venaient du Brésil
Robert Laffont
Ces garçons qui venaient du Brésil
Robert Laffont
Le pitch
De nuit, à Vienne, Yakov Liebermann, «le chasseur de Nazis », reçoit un appel du Brésil : «Six SS partent demain en mission... ». La voix s'étrangle. Quelqu'un raccroche.
Aussitôt Yakov alerte un de ses amis de l'agence Reuter. Oui, toute information utile lui sera transmise. Et presque aussitôt, partout dans, le monde, des hommes tombent. En chaîne. Tués sur le coup. Des « accidents » très étranges...
Liebermann l'infatigable remonte chaque piste et fait une découverte toutes les victimes étaient des fonctionnaires paisibles, âgés. Chacun d'eux a laissé un fils très, très jeune. Et tous ces fils se ressemblent... tels des jumeaux. Les jumeaux! L'obsession du Dr Mengele quand il était médecin et « expérimentateur » à Auschwitz. Mengele, aujourd'hui réfugié au Brésil...
Mon avis
Ira Levin est aujourdhui un auteur largement méconnu au regard de la qualité des quelques livres (pas assez à mon goût) qu'il a pu laisser derrière lui.
J'ai pu par ailleurs (voir Rosemary's baby ou Un bonheur insoutenable) louer son talent, sa capacité à introduire un fantastique dérangeant dans la normalité quotidienne.
Ces garçons qui venaient du Brésil en est une excellente illustration.
Dans les années 70, la traque des nazis partis se réfugier en nombre en Amérique du sud n'était pas achevée.
Cette quête terrible par quelques "chasseurs" obstinés, survivants de l'holocauste, faisait alors souvent la une des journaux.
Elle suscitait nombre de fantasmes, qui prenaient parfois des proportions hallucinantes :conspiration mondiale, réseau de bourreaux organisé par certains hommes politiques en place...
A partir de ce point de départ, Ira Levin a imaginé le fantasme suprême : que se passerait-il si Mengele, le médecin du mal absolu, disposait soudain de moyens technologiques inconnus pendant la seconde guerre mondiale, pour promouvoir sa quête de domination biologique ?
Je ne vous dévoilerai pas plus avant le scénario, au risque de gâcher votre plaisir de découvrir, peu à peu, dans ce thriller scientifique qui fait penser à certains romans de Michaël Crichton, la terrible vérité.
Mais faites-moi confiance : même si le contexte, quarante ans plus tard, parait un peu daté, il reste dans ce roman tout le savoir faire d'Ira Levin pour tenir son lecteur par le bout du nez du début jusqu'à la fin de son récit !
Levin écrit ses romans comme il déroulerait un scénario de film.
Tout est très visuel, rythmé par de nombreux dialogues courts et précis. Ce n'est pas pour rien si la quasi totalité de ses livres ont été adaptés au cinéma (je vous recommande d'ailleurs le film tiré de celui-ci, avec un Grégory Peck phénoménal).
Ceci est un Tourne Page, parfait pour lire au soleil et au bord de l'eau; mais il vous faudra malheureusement l'acquérir d'occasion, puisque le roman est épuisé.
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