Le pitch

Dans le paisible royaume de Shandramabad, un roi meurt, laissant sa femme Shikara, enceinte de jumeaux. À la naissance des enfants, la reine leur offre à chacun un oiseau-volcan, animal au plumage magnifique. Hélas, ce cadeau signera la perte de son fils Gorakh, qui fait une chute mortelle en suivant l’oiseau dans son envol.

La mère, ravagée par la douleur, ne supporte plus le chant d’aucun oiseau ; elle ordonne de faire tuer tous les volatiles du pays, qui sombre alors dans la tristesse, le silence et la maladie. Elle bannit alors tout bonheur et tout plaisir de sa vie.

Mon avis

Lorsque je tombe sur un album publié par les éditions Daniel Maghen, je suis à peu près certain de découvrir des graphismes et des couleurs de toute beauté.

Car l'éditeur, qui possède une galerie à Paris, a l'oeil qui lui permet de découvrir les plus grands illustrateurs de la BD.

Avec Celle qui fit le bonheur des oiseaux, pas de dérogation à ce principe : l'album attire l'oeil par sa magnifique couverture rappelant l'Inde antique, et les planches qui le composent sont superbes.

Avec des couleurs vives qui éclaboussent l'oeil, un trait précis et précieux, des décors et des atmosphères qui évoquent l'Inde millénaire, Paul Salomone offre à ses lecteurs une succession de tableaux qui défilent sous leurs yeux comme s'ils se trouvaient dans une galerie d'art, justement.

*

*

Rien que pour ces illustrations magnifiques, cela vaut le coup de s'offrir cet album, un one shot au grand format (25*33 cm).

Par contre, côté scénario, petite déception.

Zidrou est un des auteurs les plus prolifiques sur la place de Paris (expression toute faite : il est né en Belgique et demeure en Andalousie !), et sa production quasi industrielle donne des résultats variables.

*

*

Parfois étonnants, surprenants, mais aussi, parfois, un peu décevants. C'est le cas pour cette histoire qui débute comme un conte de Kipling et tourne vite au drame.

Le premier tiers de l'album est charmant, prenant... mais la suite déçoit par un manque de consistance et de rebondissements.

L'histoire se voudrait cruelle et s'adresse clairement et exclusivement à un public adulte (avec des scènes de sexe explicites), mais l'ensemble est trop léger, superficiel, pour emporter le lecteur.

Conclusion : un album à découvrir, juste pour le plaisir de l'oeil.