Le pitch

Élevée par une mère fondamentaliste intégriste, Carrietta White, adolescente et collégienne dans le Maine, découvre dans un moment de douleur terrible qu'elle détient des pouvoirs télékinésiques d'une rare force.

Rejetant les obsessions religieuses et l'éducation sévère de sa mère, Carrie tentera désespérément de s'intégrer au groupe de jeunes gens composé de beaux joueurs de football et de joli pom-pom girls du collège. Elle croira même, un court instant, avoir réussi.

Malheureusement pour la ville de Chamberlain, un concours de circonstances va pousser Carrie à se servir de son don pour se venger des humiliations que lui auront fait subir ses camarades de classe.

Mon avis

Carrie est le premier roman de Stephen King, publié il y a tout juste un demi-siècle (comme le temps passe).

Le roman se vend alors modestement en format broché, mais dès sa publication en format poche, c'est l'explosion : plus d'un million d'exemplaires vendus !

Deux ans plus tard, Brian de Palma, alors en pleine ascension vers la gloire (il vient de tourner coup sur coup Phantom of the paradise et Obsession), adapte le livre et en fait un film culte de la fin des années 70. Dès lors, la carrière de Stephen King est définitivement lancée...

Cinquante ans plus tard, que reste-t-il de Carrie ? Eh bien, un excellent roman de fantastique psychologique.

Dans ce thriller apocalyptique (les scènes de massacre sont sans doute les plus sanglantes et meurtrières de toute la carrière de King), on voit déjà apparaitre une bonne partie des thèmes chers à l'auteur.

Fasciné par la psychologie de ses personnages principaux, King aborde notamment pour la première fois de manière frontale la question des traumatismes de l'enfance qui n'étaient jusqu'alors presque jamais évoqués dans les romans fantastiques.

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Affiche américaine de Carrie au bal du diable

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Des thèmes que l'auteur développera et amplifiera dans son deuxième roman, autrement plus achevé, Shining, puis tout au long de sa carrière avec - en point d'orgue bien sûr - le chef-d'oeuvre Ca .

Notamment : les pouvoirs parapsychologiques subis et non maîtrisés, les traumatismes familiaux avec des parents dysfonctionnels, les premiers émois du cœur, les épreuves de la transition vers l'âge adulte.

A noter également que, comme dans Shining, une scène centrale essentielle met en scène le traumatisme du sang.

Le roman est court (pour Stephen King !) mais juste de la bonne longueur, le rythme narratif déjà parfaitement maîtrisé, avec un découpage très cinématographique incluant des aller-et-retours entre l'histoire et l'enquête (non, pas de spoil, je ne dis rien !).

N’hésitez pas : dès le début de sa carrière, King était un roi du récit et un maître du Tourne Page !