Le pitch

Dans ce troisième tome, Esther entre en sixième !

L'élection présidentielle, son premier téléphone portable, Manuela son hamster, l'arrivée de l'acné, son frère complotiste, son père mélenchoniste, sa mamy lepéniste, le président Macron l'Illuminati ou son amour pour la galette saucisson-abricot...

Esther grandit, c'est l'année de ses 12 ans !

Mon avis

En 2015, Riad Sattouf est en pleine gloire: son roman graphique L'arabe du futur est un succès commercial et critique parfait.

Inconscience, puissance de travail hors norme ? Il poursuit alors le récit de son enfance au moyen-orient (3 tomes publiés à ce jour) mais comme si cela ne suffisait pas, son goût pour la psychologie des enfants et des adolescents le pousse à lancer "à côté" ce projet étonnant : chroniquer, sur le format d'une page chaque semaine, la vie d'une enfant de dix ans, l'objectif étant de dérouler cette chronique jusqu'à sa majorité !

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Pour être au plus proche de la réalité, il décide de puiser la matière de sa BD dans les récits d'une jeune fille (dont il a gardé l'anonymat, bien entendu) qui lui  a confie, semaine après semaine, les réflexions que lui inspirent sa vie familiale, sa vie d'écolière, etc.

Les 50 premières pages de cette chronique, publiée semaine après semaine dans l'Obs, ont été réunies dans un premier tome, (Histoires de mes 10 ans), publié début 2016. Le résultat, très réussi, a rencontré un égal succès commercial.

Grâce à un découpage serré et une mise en page privilégiant le récit au dessin, Riad Sattouf racontait avec énormément d'humour la vie d'Esther,  cette petite fille, ses passions, ses joies, peines,  ses angoisses et les prémisses de ses premières amours.

Début 2017, c'est un second tome (Histoires de mes 11 ans, tout aussi réussi) qui sort après prépublication dans l'hebdomadaire bien connu. Et avant même que l'année ne s'achève, voilà le troisième volume qui se trouve dans les rayons : ce n'est plus de la productivité, c'est du stakhanovisme !

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La qualité est-elle toujours au rendez-vous ? Je dois avouer que, même si je voue une admiration sans borne au talent de Riad Sattouf, j'ai ressenti une légère lassitude à la lecture de cette nouvelle "année" de la vie d'Esther...

Non que l'entreprise ait perdu de ses qualités premières (sympathie, empathie, humour, qualité du dessin simple et expressif, justesse du ton et des observations). Mais, diantre, raconter chaque semaine que dieu fait une pleine page de nouvelles aventures, c'est un pari terriblement difficile !

On sent d'ailleurs que l'auteur se trouve parfois à l'étroit dans le format "une planche, une histoire" car, à plusieurs reprises, il élargit la dimension formatée du récit pour prolonger une anecdote sur plusieurs planches.

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Et puis, à 12 ans, une pré-adolescente ne voit pas sa vie évoluer tous les jours, même si ses centres d'intérêt et son comportement évolue. Petite impression de redite avec l'album précédent ? C'est ce que j'ai ressenti à plusieurs reprises en lisant ces pages qui restent cependant tout à fait recommandables.

Une suggestion : dis, monsieur Sattouf, pourquoi ne ferais-tu pas une pause d'une année avant de retrouver Esther, a 14 ans ? Mais c'est juste une idée lancée en l'air, n'est-ce pas ?...