Blacksad
Dargaud
Blacksad
Dargaud
Le pitch
Chargé de protéger le président d’un syndicat infiltré par la mafia à New York, John Blacksad va mener une enquête qui s’avèrera particulièrement délicate… et riche en surprises.
Dans cette histoire pour la première fois conçue en deux albums, nous découvrons à la fois le quotidien des travailleurs chargés de la construction du métro dans les entrailles de la ville, mais également la pègre et le milieu du théâtre, contraste absolu entre l’ombre et la lumière, le monde d’en bas et celui d’en haut incarné par l’ambitieux Solomon, maître bâtisseur de New York.
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Mon avis
Enfin ! Huit longues années après la sortie d'Amarillo, le 5ème volume des aventures du privé le plus félin des Etats-Unis, voici enfin la suite de la saga Blacksad !
Mobilisé par la production du long one shot (au succès énorme) Les Indes fourbes (trois an de travail acharné), le prodige graphique Juanjo Guarnido s'est replongé dans l'univers anthropomorphe raconté par Diaz Canalès.
Huit ans étaient sans doute nécessaires à ce dernier pour retrouver l'inspiration qui lui avait manqué pour Amarillo, dont le scénario très linéaire et même un brin déplaisant était franchement loupé. Heureusement, l'auteur a compris qu'il fallait replacer son chat préféré dans son décor naturel, cette bonne vieille pomme de New-York.
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Alors, tout tombe est, pour la première fois de la série, un dyptique.
Il faudra donc attendre au moins deux ans pour connaître la conclusion de ce polar noir où Blacksad - toujours aussi baraqué, élégant et charmeur ! -, va plonger dans les tréfonds de la grande cité pour démêler une embrouille politico-économique ancrée, comme d'habitude, dans un New-York fantasmé, entre 50's et 60's.
Plonger littéralement, puisqu'une partie de l'histoire se passe dans les sous-sols de la ville, où une armada de taupes (oui, des vraies taupes !) agrandissent les lignes du métro.
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Un cadre et un thème qui ne manquent pas d'intérêt mais qui se situe très largement en dessous du traitement du même sujet dans le polar de Thomas Kelly, Le ventre de New-York (que je vous invite à dévorer séance tenante !).
Si ce nouveau volet de la série est bien supérieur au précédent, il reste néanmoins largement en dessous des deux premières aventures du chat aux moustaches blanches, faute de dimension politique.
Quant au switch qui conclue les 56 planches, il ne m'a pas excité au point de me faire vraiment regretter d'attendre maintenant deux ans pour découvrir la conclusion de l'intrigue.
Par contre, l'album est absolument indispensable, une fois de plus, pour la qualité des graphiques et de leur mise en couleurs de Juanjo Guanido. Quel talent !
L'auteur espagnol prend un plaisir évident à naviguer dans (ce qui est alors) la plus grande ville du monde.
Les plans sur Central Park, sur la baie de New-York, le métro, les rues la nuit, sont tous exceptionnels.
Les vignettes sont bourrées de références que le lecteur féru de peinture et de photo prendra un plaisir fou à identifier.
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Vignette de la planche 36
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Nighthawks d'Edgar Hooper (1942)
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