Blacksad
Dargaud
Blacksad
Dargaud
Le pitch
Attention chef-d'oeuvre ! L'histoire d'un privé qui veut venger son ex-fiancée assassinée, rappelle celle des grands maîtres du polar le plus noir.
Cette tragédie classique transfigurée par un dessin sublime, d'une Maestria époustouflante, qui fait de ce polar l'une des plus grande surprise de l'année.
Mon avis
1er tome de la série Blacksad, Quelque part entre les ombres sort en novembre 2000.
Dès sa parution, Blacksad est un événement.
Son succès auprès du grand public est évident et il ira en grandissant tout au long des quinze années suivantes, avec un rythme de publication très lent (un album tous les quatre ou cinq ans).
Si vous n'avez pas encore mis votre nez - et surtout votre œil ! - dans la série, quels arguments puis-je trouver pour vous en donner l'envie ?
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En fait, c'est très simple : l'entreprise Blacksad est un concept mûrement réfléchi par les auteurs, avec une recette parfaitement dosée et appliquée avec une rigueur impeccable.
Premier ingrédient : une grosse louche d'anthropomorphisme.
Tous les personnages sont des animaux, se comportant comme des humains.
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Blacksad ne crée pas le concept (qui a explosé depuis, avec de multiples suiveurs), concept sans doute lancé en 1995 par la superbe série De cap et de crocs.
Mais il en joue de manière particulièrement intelligente puisque l'animal choisit pour incarner chaque personnage symbolise le caractère de ce dernier.
Quelques exemples : un boxeur ? C'est un gorille.
Un tenancier de bar visqueux ? Un gros cochon en débardeur dégueulasse, bien sûr !
Un garde du corps ? Un ours...
Quant à la charmante de service, cela ne peut-être qu'une adorable féline...
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Deuxième ingrédient : un hommage constant aux romans noirs des années 50.
Canalès ne s'en cache pas, il en reprend tous les codes avec un respect teinté d'une légère ironie absolument délicieuse.
Blacksad, le héros, c'est Philip Marlowe, ni plus ni moins, avec la même voix off qui raconte son histoire avec détachement, et une sacrée gouaille misanthrope.
Blacksad est un chat, certes, mais une sacré baraque qui sait se faire respecter à coup de poings, si c'est nécessaire. L'histoire est dure, violente, à ne pas mettre entre les mains d'un gamin, je vous l'assure !
Le troisième ingrédient, essentiel, c'est la patte de Guarnido, des graphismes absolument somptueux mis en scène par le découpage 100 % cinématographique de Canalès.
Le scénariste adore les vues plongeantes, les plus belles qu'on ai jamais vu (admirez entre autres le dessin pleine page de la planche 36, une merveille !).
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Chaque vignette est à encadrer, tant elle est somptueuse... et cela sera encore mieux dans les albums suivants !
Moralité : ouvrir Blacksad, c'est avoir la certitude de le placer très vite dans sa bibliothèque BD idéale. Indispensable !
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