Le pitch

Elle a perdu son sein gauche, son job et son mec.

Elle ne le sait pas encore, mais c'est le meilleur jour de sa vie.

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Mon avis

Une BD one shot qui raconte, sur 180 planches, l'histoire - sans aucun texte ni dialogue - d'une jeune femme victime d'un cancer du sein et qui, après une mastectomie, voit toute sa vie personnelle et professionnelle remise en cause, passant d'un siège de caissière de supermarché au trapèze volant d'une star de la scène interlope.

Waouh ! Vous y croyez, vous, à la réussite d'un tel projet ?

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Certainement pas, et moi non plus...

jusqu'à ce que je me sois plongé dans la lecture de ce bel album, pour en ressortir une petite heure plus tard, complètement conquis par l'enthousiasme des auteures et la qualité du résultat !

Betty Boob (titre marrant et réussi) cache derrière une couverture intrigante, un véritable O.V.N.I., une vraie Oeuvre Visuelle Non Identifiée.

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Chapeau bas tout d'abord à Véronique Cazot pour cette performance scénaristique : 180 pages sans texte, c'est plus que casse gueule, d'autres s'y sont risqués ces dernières années et se sont bien plantés (pas de nom, je suis d'humeur magnanime aujourd'hui).

Raconter sans le support du moindre texte, c'est faisable, mais cela pue en général l'artifice.

Ici, rien de cela : l’œil suit naturellement les graphismes et le cerveau comprend (enfin... si vous en avez un !).

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Bravissimo, d'autre part, à Julie Rocheleau qui explose les pages à coup de dessins semi-réalistes, naturalistes ou surréalistes débordant des cadres habituels d'un gaufrier de BD classique, dynamitant les couleurs pétantes, mêlées à du blanc et du noir profond.

L'histoire est triste puis gaie, pessimiste puis pleine d'espoir.

Un modèle, sans doute, pour les nombreuses femmes qui ont été confrontées à une telle épreuve. Mais aussi un plaisir visuel et intellectuel pour tous les amateurs de BD qui sortent du cadre.

Betty Boob  a remporté le prix BD FNAC 2018, et c'est amplement mérité.

Chapeau et Bravissimo, les artistes !