Astérix et le Griffon
Editions Albert René
Astérix et le Griffon
Editions Albert René
Le pitch
Astérix, Obélix et Idéfix sont de retour pour une 39e aventure. Accompagnés du plus célèbre des druides, ils s’apprêtent à partir pour un long voyage en quête d’une créature étrange et terrifiante.
Mi-aigle, mi-lion, énigmatique à souhait, le Griffon sera l’objet de ce grand voyage !
*
Mon avis
39ème album de la série mythique et 5ème album de l'association Didier Conrad (pour le dessin) et Jean-Yves Ferri (pour le scénario).
Quand un livre est mauvais, voire très mauvais, il faut le dire. C'est ce que je n'ai pas manqué de faire - sans retenue ! - pour les épisodes précédents d'Astérix, imaginés par ce duo de - pourtant - très grands professionnels.
Mais quand c'est meilleur, il faut être honnête et le dire franchement. Halte au bashing littéraire gratuit !
Donc, Astérix et le griffon est, sans conteste, le meilleur des créations de la nouvelle équipe. Il faut dire que ce n'était pas difficile, lorsqu'on a du subir par le passé la lecture de purge comme Astérix et la transitalique !
Mais, diantre fichtre, pourquoi est-ce meilleur ?
Tout d'abord, parce qu'on retrouve enfin, par moment, le Didier Conrad de la grande époque.
Cette épopée qui se déroule dans le far est de l'Europe se passe presque entièrement dans le froid, la neige et la glace. Cadre idéal pour créer des ambiances de grands espaces, et Conrad n'hésite pas à élargir quelques vignettes pour mettre en valeur ses créations hivernales.
*
*
Même chose pour les animaux : on voit défiler quelques spécimens de bestioles habituées au grand froid, et certaines sont particulièrement bien croquées : regardez ces loups !
*
*
Le second point sur lequel l'album est nettement plus réussi que les précédents est l'histoire. Non, je rigole ! L'histoire, il n'y en a quasiment pas, puisqu'il s'agit d'une quête en forme de road story. Par contre, l'humour de qualité est de nouveau au rendez-vous, ce qui me parait être la moindre des choses quand on vise à prolonger le travail du grand Goscinny !
L'album est absolument bourré de jokes et de jeux de mots, dont une bonne partie sont de qualité; j'ai souri et même ricané à plusieurs reprises. Joie !
Les références à l'actualité, omni présentes et omni ratées dans les derniers épisodes, sont aussi bien meilleurs. J'avoue que les running gags sur les différentes formes de complotistes m'ont bien amusé.
*
*
Dernier point, tout à l'honneur de Jean-Luc Ferri : enfin, après 39 albums, Astérix sert de support à un discours féministe ! Il était temps ! La tribu d'amazones, omniprésentes tout au long du récit, est une vraie réussite.
Compte tenu de tous ces éléments positifs, je passerais très rapidement sur tout ce qui cloche : le manque d'histoire (cf. plus haut), l'idée saugrenue d'effacer la potion magique (et par la même Panoramix) presque complètement de l'intrigue, mais aussi l'obligation de faire tenir l'album dans un format taillé dans le marbre qui a conduit les auteurs a supprimer au moins une planche d'introduction dans le village gaulois (celle utilisée pour la promotion de l'album !).
Conclusion : encore un effort, et on va y arriver, mes amis. Mais prenez des risques, nom de Zeus, c'est par là qu'il faut travailler !
Acheter sur Amazon