Arjuna
Glénat BD
Arjuna
Glénat BD
Le pitch
Inde, XIXe. Tandis que l’occupant anglais cherche à tout prix à séculariser ce pays aux multiples croyances et divinités, la population locale craint l’arrivée d’un enfant qui pourrait bien être la réincarnation du puissant démon Ravana.
Dans ce contexte, l’autochtone Arjuna, une belle jeune femme qui met ses pouvoirs singuliers à disposition du plus offrant, se voit chargée de ramener la fille délurée d’un colonel britannique au Royaume-Uni.
Mais leur périple maritime va conduire les deux femmes dans l’antre des pirates indépendantistes menés par le commandant Kanhoji. Une révélation inattendue va alors sceller leur destin.
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Mon avis
Il y a peu de chance qu'on se retrouve à lire Arjuna par hasard : la couverture de l'album est tellement magnifique qu'elle attire irrésistiblement les regards !
Heureusement, l'exploration de l'album ne déçoit pas le lecteur amateur de belles illustrations, le one shot de 80 planches en regorge, sans oublier le cahier de recherches graphiques de douze pages qui clôt l'album.
Les graphismes de Laurence Baldetti, mis en couleur avec talent par Nicolas Vial, sont assez fascinants (à l'exception parfois des visages, avec quelques problèmes de proportions).
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Il faut dire que le scénario de Mathieu Mariolle (l'auteur du dyptique Blue note, que j'avais adoré à sa sortie) donne à la jeune illustratrice un champ créatif formidable, fascinant : rien moins que le monde mystérieux de l'Inde traditionnelle et de ses dieux multiples !
Voilà, avant tout, ce qui donne un caractère assez unique à Arjuna : c'est la première fois, à ma connaissance, qu'un auteur français de BD utilise une pareille toile de fond et joue ainsi avec le polythéisme de l'indouisme.
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C'est donc à un véritable récit d'aventures bollywoodiennes auquel nous convie les auteurs, qui multiplient les péripéties à travers de grandes pages aérées, à la composition souvent déstructurée.
Il y a notamment deux doubles pages extraordinaires (les planches 12/12 et surtout 34/35) où le scénariste et l'illustratrice jouent avec brio avec l'espace et le temps.
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Comme dans les "vrais" récits indiens, c'est souvent cruel, sensuel sanglant, limite horrifique (pas de doute : ce n'est pas pour les enfants).
Et le switch final est suffisamment inattendu pour clore l'aventure avec brio.
Un des excellents one shot de l'année !
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