Apocalypse bébé
Grasset/Le livre de poche
Apocalypse bébé
Grasset/Le livre de poche
Le pitch
Valentine a disparu... Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l'adolescente égarée…
Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d'une époque.
Prix Renaudot 2010
Mon avis
C'est drôle comment, souvent, les jurés des prix français parviennent à couronner les mauvais livres des grands auteurs français, vous ne trouvez pas ?
Tout particulièrement avec le Renaudot. Tenez : en 2009, Beigbeder décroche la timbale avec Un roman français, un de ses plus mauvais romans. Et un an plus tard, c'est Virginie Despentes qui est la récipiendaire, pour Apocalypse bébé, de loin le moins réussi de ses livres (selon mon goût) !
Pourtant, tout commence plutôt bien, dans cette histoire au scénario et au suspense pourtant peu consistants.
On y retrouve le style Despentes, la provoc' Despentes, le sens de la narration Despentes.
On rigole pas mal en découvrant les peintures trash de ses personnages souvent médiocres, parfois insignifiants, rarement épargnés par l'auteure.
Il y a surtout la Hyène, personnage principal implicite du roman, que l'on retrouvera à l'occasion plus tard dans Vernon Subutex.
La gouine infernale, pourrait-on l'appeler, un sacré morceau de bravoure littéraire qui ne manquera pas de choquer le lecteur délicat, au grand plaisir de Despentes !
Là, on s'amuse franchement.
Mais à partir de la page 150 et du départ des deux héroïnes pour l'Espagne, sur les traces de Valentine, l'ado déboussolée, le roman s'effondre peu à peu sur lui-même, pour terminer dans un grand n'importe quoi impardonnable.
On peut encore admettre l'absence d'inspiration de l'auteur dans ses presque deux cents pages longues, très longues, dans la capitale catalane. Après tout, elle a juste oublier de développer une intrigue, et fait du tourisme pour remplir le vide scénaristique.
Mais le final, avec le retour à Paris et l'apocalypse évoqué, c'est du n'importe nawak !
Oubliez bien vite cette purge et courrez lire le meilleur de Despentes évoqué par ailleurs sur ce site, il y a tant à faire !
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