Le pitch

« Notre expédition était la première à entrer dans la Zone X depuis plus de deux ans. En regardant ce paysage paisible, je ne pense pas qu'aucune d'entre nous n'en voyait encore la menace. » La Zone X, mystérieuse, mortelle. Et en expansion. Onze expéditions soldées par des suicides, meurtres, cancers foudroyants et troubles mentaux. Douzième expédition. Quatre femmes. Quatre scientifiques seules dans une nature sauvage. Leur but : ne pas se laisser contaminer, survivre et cartographier la Zone X.

Mon avis

Cela vous est déjà arrivé d'avancer dans un roman, en vous rendant compte, chapitre après chapitre, que vous vous enfoncez dans une brume de plus en plus opaque en roulant ... dans la mauvaise direction ?

Oui ? C'est ce qui m'est malheureusement arrivé très vite avec Annihilation, pourtant un très gros succès outre-Atlantique, au point d'être adapté au cinéma, avec Nathalie Portman dans le rôle principal.

Sale impression, n'est-ce pas ?

Soyons synthétique : ce très court roman interminable (court se rapportant au nombre de pages, interminable à l'impression ressentie par le lecteur !) est une de mes pires expériences de ces derniers mois (années ?).

Mais quelle idée d'écrire un roman en refusant d'incarner les personnages ?!

Pas de nom, pas de prénom, pas de passé, pas d'avenir : juste la mention d'une profession ("la géomètre", "l'anthropologue").

Résultat : impossibilité total pour le lecteur de ressentir la moindre empathie avec les héroïnes (il n'y a que des femmes) de l'histoire.

Erreur fatale, alors que c'est pourtant le BA-BA de la technique d'écriture pour un auteur en herbe !

Comme l'écriture de Jeff Vandermeer comporte un nombre invraisemblable de verrues stylistiques (à moins que cela ne soit un problème de traduction) et que le suspens fantastique annoncé est inexistant (rythme du récit : 1, 5 km/h... en marche arrière), il faut beaucoup d'abnégation pour aller jusqu'au bout de ce premier tome.

Oui, premier tome, il y a en a trois ! Aaaargh ! A la fin de celui-ci, le "suspens" reste entier (la brume, vous dis-je...) et le lecteur bredouille, comme un imbécile.

Fuyez, pauvres lecteurs, fuyez, croyez-moi, c'est pour la sauvegarde de votre santé !